Le nouveau Code pénal du Burkina Faso, adopté le 21 juin dernier par l’Assemblée nationale, continue de susciter des désapprobations provenant des politiques et de professionnels des médias qui le jugent « liberticide ».
C’est le 6 juin dernier que le gouvernement burkinabè a adopté un projet de révision du Code pénal qui a été entériné, le vendredi 21 juin 2019, à l’occasion d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale.
Avant sa promulgation par le président du Faso, cette nouvelle loi est dénoncée par les organisations professionnelles des médias qui estiment qu’elle est attentatoire à la liberté de la presse et d’information.
En outre, la nouvelle loi est jugée très sévère à cause, entre autres, des amendes prévues à ses articles 312 à 316 jusqu’à 10 millions f cfa et des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix ans ferme.
Aussi, de l’avis des journalistes, « cette nouvelle loi se caractérise par des notions vagues, la généralisation des délits, la volonté d’interdire et de réprimer toute communication relative à un acte terroriste ».
Les professionnels des médias ne sont pas les seuls à se plaindre. Les politiques aussi ont donné de la voix.
Pour Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) et Chef de file de l’opposition politique (CFOP), «cette loi modificative est un coup de massue sur la presse burkinabè et les leaders d’opinion».
Il affirme que « l’adoption de cette loi modificative ne fera que pousser les journalistes et leaders d’opinion dans la clandestinité, chose qui risque de conduire à une situation plus dangereuse».
«L’on ne pourra plus identifier les auteurs des informations qui seront relayées sur le net et les réseaux sociaux», indique Me Ouédraogo.
A l’issue du Conseil des ministres du 27 juin 2019, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance a reconnu qu’«il y a un risque à toute chose».
Pour lui, l’essentiel est d’assurer dans ce cadre de respect de la liberté et des expressions plurielles et d’opinion, un minimum de quiétude pour que les opérations militaires se passent bien.
«Au départ, une loi peut ne pas rencontrer l’assentiment de tout le monde», a fait remarquer M. Dandjinou, avant de promettre que «s’il y a des choses à corriger, nous le ferons».
ALK/te/APA