C’est le moment, un mouvement politique de la diaspora burkinabè vivant dans le monde, a décidé samedi à Abidjan, de soutenir Roch Kaboré à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020, à l’issue de son premier Congrès extraordinaire.
Réunis dans un hôtel de référence de la place à Cocody, une cité huppée dans l’Est d’Abidjan, les congressistes, estimés à plus de 1 000, ont approuvé par acclamation le soutien au président sortant M. Roch Kabore. Et ce, après que nul ne se soit opposé suite à la question de savoir si quelqu’un en était contre.
Ce congrès « historique » de toute la diaspora burkinabè vivant dans le monde « répond à un besoin patriotique », a déclaré en marge de l’événement Moumouni Pograwa, le président du mouvement politique, reconduit ce jour à la tête de l’organisation.
La réunion n’a pu regrouper davantage de membres à travers le monde en raison de la pandémie de la Covid-19, a fait savoir M. Pograwa. Cependant 18 délégations venues de l’extérieur y ont pris part, tandis celles des USA et de l’Europe ont suivi l’événement par visioconférence et donné leurs avis.
A travers ce choix, les Burkinabè de la diaspora décident de prendre leur destin en main en désignant « un champion, un combattant et un commandant », M. Roch Kaboré qui depuis l’indépendance, a permis sous son ère, à la diaspora d’élire les dirigeants de leur pays, a-t-il soutenu.
Ce « rêve » est une réalité aujourd’hui et « c’est un devoir de reconnaissance pour ce qu’il a fait pour la diaspora », a-t-il renchéri, faisant observer qu’ « il ne s’agit pas de regarder ce qui est bien ou ce qui n’est pas bien, (mais) ce qu’ il a fait pour la diaspora ».
« C’est grâce à lui aujourd’hui que nous avons le droit de vote, que nous avons des papiers étant hors de notre pays, que la diaspora a près de dix sièges à l’assemblée nationale, la diaspora participe aux débats politiques et nous avons un ministère des Burkinabè de l’étranger », a-t-il énuméré.
« Je pense que le congrès a bien fait de porter son choix sur ce candidat », a poursuivi M. Moumouni Pograwa. Toutefois, il existe des diversités de vues politiques au sein de la diaspora burkinabè estimée à plus de 7 millions dans le monde dont plus de 3 millions en Côte d’Ivoire.
Pour lui, « dans une démocratie, il faut qu’il y ait des voies discordantes ». Et, cette décision s’appuie sur des faits, notamment ce qu’ il a posé comme acte à l’endroit de la diaspora. Le soutien à M. Roch Kaboré, dira-t-il, vise à faire en sorte qu’ il puisse en faire davantage.
Le Burkina Faso fait face à des attaques terroristes. A ce sujet, M. Pograwa assure que leur candidat, Roch Kaboré est surnommé « le commandant », car « juste quelques semaines après son élection », le pays a été frappé par les djihadistes, mais « il fait front pour que le pays ne tombe pas ».
« Nous sommes fiers de lui et de ce qu’ il a apporté comme solutions afin que le Burkina Faso reste un bouclier contre le terrorisme (dans la région ) en protégeant aussi les autres pays du Sud », a dit M. Pograwa, avant d’ajouter « nous sommes sûrs que notre candidat passera au premier tour ».
Le mouvement politique C’est le moment qui n’entend pas se muer en un parti, va battre campagne pour M. Roch Kaboré pour convaincre les uns et les autres que le seul commandant à bord, c’est lui, qui est d’ailleurs « le remède contre le terrorisme au Burkina Faso ».
Ce mouvement de la diaspora burkinabè existe depuis deux ans. Il veut contribuer au développement socio-économique du pays. L’apport de cette diaspora vers le pays en termes de transfert monétaire se chiffre en moyenne, selon M. Pograwa, à 58 milliards Fcfa annuellement.
L’élection présidentielle burkinabè du 22 novembre 2020 s’annonce épique. Déjà, le parti de l’ex-président Blaise Compaoré a désigné son candidat Eddie Komboïgo. Le soutien de la diaspora burkinabè en Côte d’Ivoire, la plus importante au monde (plus de 3 millions), peut basculer en faveur du parti qui y capte le plus d’électeurs.
Le premier congrès extraordinaire du mouvement CLM a regroupé des délégations venues de diverses localités de la Côte d’Ivoire, ce qui montre un ancrage de cette organisation politique dans ce pays voisin au Burkina Faso. Ces deux États entretiennent des liens historiques et séculaires.
AP/ls/APA