Au premier jour de l’entrée en vigueur de la mesure gouvernementale rendant obligatoire le port du masque, ce lundi, plusieurs Ouagalais ont eu du mal à se conformer, a constaté APA.
Au marché central de la capitale Ouagadougou, le port de masque n’est pas le fait le plus commun chez commerçants, clients ou autres visiteurs qui se croisent et s’interpellent malgré l’injonction de l’Etat burkinabè à changer de comportement.
Jugé capable de freiner la propagation de la pandémie, le masque est pourtant accroché aux cous ou mains de certains individus rencontrés. C’est le cas de Mariam Sanfo, la vingtaine, qui marchande avec un vendeur en laissant pendre le sien sur l’une de ses oreilles.
« J’ai enlevé partiellement le masque pour pouvoir parler avec le vendeur », se justifie-t-elle, sans manquer de reconnaître que son port est nécessaire pour se protéger et protéger ses proches.
Selon elle, la population ne devait pas attendre qu’on l’oblige à le porter. « C’est une question de santé et donc de vie et de mort », ajoute la jeune fille.
A l’inverse, le commerçant Abdoul Aziz Traoré, la trentaine, rejette dans un français approximatif « cette histoire de coronavirus (qui) est plutôt un business pour certaines personnes ». C’est à juste titre, fait-il observer, que personne ne peut l’obliger à acheter un masque, à plus forte raison le porter.
Pour sa part, Saïdou Bamogo, mécanicien, estime que le gouvernement avant d’exiger le port obligatoire des masques ou autres cache-nez, devait songer d’abord à leur distribution aux populations.
« Maladie imaginaire »
« Où veut-on que la frange pauvre de la population trouve les moyens pour s’acheter ces masques ? », s’interroge-t-il, avant d’estimer, dans un ton irrité, « que l’on arrête de déranger les gens avec cette histoire de maladie imaginaire ».
Face à ces sceptiques, le fonctionnaire Pascal Tiendrébéogo, arborant son masque, conseille aux autorités de multiplier les campagnes de sensibilisation pour les convaincre. Il dit craindre les contestations et affrontements qui pourraient naître d’une volonté de réprimer ou verbaliser les potentiels récalcitrants.
Le Conseil des ministres, en sa séance du 9 avril dernier, avait retenu le lundi 27 avril pour appliquer la mesure relative au port obligatoire du masque sur toute l’entendue du territoire national. Jusque-là, les populations étaient encouragées à le faire ou à en produire, en plus d’autres messages de sensibilisation lancés par les autorités.
Le Burkina Faso qui a enregistré ses deux premiers cas positifs de Covid-19 le 9 mars 2020, compte au jeudi 26 avril, 632 cas positifs dont 453 guérisons, 134 patients sous traitement et 42 décès.
ALK/odl/cgd/APA