Un assaut jihadiste a été repoussé dans le centre-nord du Burkina Faso, selon l’Etat-major général des armées.
Samedi 21 mai, le détachement de l’armée burkinabè à Bourzanga, à 170 kilomètres au nord de Ouagadougou a été attaquée vers 05 heures du matin par plus de 200 jihadistes. L’état-major général des armées soutient que l’attaque a été repoussée par les soldats burkinabè.
« Face à la brutalité de feu et de la masse des groupes armés terroristes, nos hommes ont fait preuve de courage pour réagir de façon féroce et déterminée à cette attaque terroriste. Ce qui a permis de les repousser avec brio et surtout de leur infliger de lourdes pertes et de pouvoir récupérer beaucoup de logistiques qu’ils avaient dû abandonner au cours de leur débandade », a déclaré à la télévision nationale, le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, commandant des opérations du théâtre national (COTN).
Le dernier bilan fourni par l’EMAG fait état de « 35 corps dénombrés coté ennemi » et « 05 soldats tombés et 10 blessés » dans les rangs de l’armée.
Pour intercepter les assaillants « qui tentaient de s’enfuir », l’armée burkibanabè a compté sur ses moyens aériens, mais s’est également appuyé sur une patrouille de chasse Mirage de la Force Barkhane. L’état-major des armées françaises a confirmé dimanche 22 mai, en précisant que « c’est à la demande du Burkina Faso qu’ « une patrouille de M2000 en provenance de la base aérienne de Niamey » est intervenue.
Un « avion ISR CESSNA nigérien » est également intervenu dans les opérations de ratissage alors que le transfert des blessés a été assuré par la Task force Sabre et l’armée de l’air du Burkina Faso.
Cette nouvelle offensive jihadiste intervient une semaine apres l’annonce de Bamako de son retrait des instances du G5 Sahel et de sa force conjointe, sur fond d’une brouille diplomatique aigue avec la France qui a décidé de partir du Mali.
À l’instar du Mali, le Burkina Faso fait face à une insurrection liée aux activités de groupes jihadistes affiliés à Al Qaida ou à l’Etat islamique. Plusieurs attaques ont été menées dans le nord, faisant des victimes civiles et militaires.
Jugeant les réponses de l’Etat insuffisantes, des militaires ont renversé le président démocratiquement élu, Roch Marc Christian Kaboré. Depuis, la situation ne s’est pas améliorée, alimentant des critiques contre la junte qui affiche sa volonté de négocier avec les groupes jihadistes. Début avril, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a annoncé son intention de parler avec ses compatriotes « en rupture de dialogue avec la nation », faisant allusion aux jihadistes locaux.
La nouvelle approche de Ouagadougou concrétisée par la mise en place de comités locaux a pris du plomb dans l’aile après une embuscade contre l’armée et ses supplétifs à Gaskindé et Pobe Mengao, dans la région du Sahel, faisant 15 parmi les militaires, les Volontaires pour la défense de la Patrie et les civils. Cette nouvelle tentative des jihadistes de s’emparer du poste militaire de Bourzanga est un autre coup dur porté aux efforts de paix.
AC/Los/APA