Le phénomène de mendicité s’est aggravé avec l’arrivée de personnes déplacées à cause de la crise sécuritaire.
Au Burkina Faso, les exactions des groupes jihadistes ont entraîné un déplacement massif de populations, notamment des femmes et des enfants, vers les grandes villes de l’intérieur du pays. Sans véritables moyens de substance, elles sont obligées de mendier pour survivre.
Le gouvernement de transition a recensé 843 enfants en situation de mendicité dans les rues de la capitale, Ouagadougou, a annoncé le ministre en charge de la Jeunesse, Boubacar Savadogo, ce vendredi 20 janvier 2023, devant les députés.
Il a indiqué que l’Exécutif s’est engagé à mettre en place une opération de retrait des enfants au niveau des feux tricolores pour une meilleure prise en charge.
« Le gouvernement lance un appel à une solidarité agissante envers les personnes déplacées internes », a ajouté le ministre Savadogo.
La fermeture des écoles, en raison du terrorisme, a conduit plusieurs enfants dans la mendicité, les privant de leur droit à l’éducation.
« Le soir à mon retour, je remets entre 300 F CFA et 500 F CFA à mon père »
Selon le Secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence, à la date du 31 octobre 2022, le nombre d’établissements fermés est passé de 4 258 à 5 709, soit une hausse de 1 451 structures éducatives. Ces fermetures représentent environ 22% des structures éducatives du Burkina. Elles affectent 1 008 327 élèves, dont 490 622 filles (48,66%).
« A notre arrivée à Ouagadougou, mes parents ne m’ont pas scolarisée. Chaque matin, ils me demandent de suivre notre voisine pour aller mendier. Le soir à mon retour, je remets entre 300 F CFA et 500 F CFA à mon père », a confié Rasmata, assise à même le sol, près d’un feu tricolore, au rond point des Nations unies de Ouagadougou.
Le gouvernement a expliqué que le phénomène de mendicité s’est aggravé avec l’arrivée de personnes déplacées, du fait de la crise sécuritaire. Selon une étude du ministère en charge de l’action sociale, en 2018, au Burkina, plus de 10 000 enfants et jeunes étaient dans la de rue. Parmi eux, 4 226 étaient en situation de mendicité.
DS/ac/APA