Des organisations professionnelles de média burkinabè, à l’occasion du 21e anniversaire de la mort de Norbert Zongo célébré ce 13 décembre, ont exigé l’extradition du frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré, François Compaoré, inculpé dans ce dossier.
Dans la déclaration commune parvenue à APA, ces organisations rappellent que «cela fait exactement 21 ans que le journaliste Norbert Zongo, son frère Ernest Zongo, son collaborateur Blaise Ilboudo et leur chauffeur Alassé Nikiema ont été sauvagement assassinés à quelques encablures de Sapouy».
Les signataires indiquent que depuis le régime de la Transition, le dossier a été rouvert et le juge d’instruction a procédé à des inculpations.
«Naturellement, il n’a pas mis du temps à remonter à François Compaoré », mentionnent-ils, avant d’ajouter qu’exilé en France, ce dernier refuse de se présenter aux convocations du juge.
«Un mandat d’arrêt international a été décerné contre lui. Le Gouvernement burkinabè a introduit une demande de son extradition à la requête du juge d’instruction», peut-on lire dans le document, qui ajoute : «C’est pourquoi, à l’occasion du 21ème anniversaire de ces assassinats, nous, responsables de ces organisations signataires de la présente déclaration, interpellons solennellement le Président de la République Française et son gouvernement, sur l’urgence de prendre enfin ce décret d’extradition de M. François Compaoré pour qu’il réponde devant le juge des faits qui lui sont reprochés».
Les responsables des organisations professionnelles des médias demandent à la France de clarifier sa position par rapport à cette demande d’extradition de François Compaoré car, « nous ne comprenons pas qu’alors que le président français en personne l’avait promis à Ouagadougou, François Compaoré ne soit toujours pas extradé, et ce, malgré le quitus de la justice française».
Ils expriment aussi leur «indignation ainsi que leur ras le bol des populations burkinabè face à la prise en otage de ce dossier par la collusion entre les élites africaines et occidentales, renforçant le sentiment que la France ne joue pas franc-jeu avec les Pays africains».
Le journaliste d’investigation Norbert Zongo a été assassiné avec trois autres personnes, le 13 décembre 1998, alors qu’il menait une enquête sur la mort suspecte du chauffeur de François Compaoré.
Chaque année, en hommage aux disparus, des activités sont organisées à la date anniversaire de leur assassinat.
ALK/te/APA