Le président ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a plaidé, jeudi à Ouagadougou, pour l’effectivité de la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’espace communautaire.
« Je pense que le taux des échanges intracommunautaires, qui se situe aujourd’hui à seulement 16 %, est faible. En 1996, c’était environ 10 %. Cette évolution, manifestement insuffisante, pourrait s’expliquer par la structure du commerce marquée par une homogénéité des biens et services. Nous avons également de nombreux contrôles sur les corridors, des prélèvements illicites, des faux frais et en fin de longs délais pour le transport des marchandises », a regretté Alassane Ouattara.
Il s’exprimait en présence de Roch Marc Christian Kaboré, le président du Burkina Faso, lors de la cérémonie commémorative des 25 ans de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) qui s’est tenue dans la capitale burkinabè, où se trouve le siège de l’institution sous-régionale.
Poursuivant, le président Ouattara a souligné que les tracasseries, au niveau des frontières, des automobilistes transportant surtout des marchandises, ont motivé la volonté de construire un certain nombre d’autoroutes, dont Lagos-Abidjan, en passant par Lomé, Cotonou et Accra et celle reliant Abidjan à Ouagadougou, en passant par Korhogo et Bobo-Dioulasso.
En attendant que ces projets deviennent réalité, selon le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Uemoa, « il faut tout faire pour endiguer ce phénomène parce que ça coûte trop cher de traverser les frontières. Il faut arrêter le racket qui, malheureusement, est le lot quotidien de beaucoup de nos concitoyens ».
Pour sa part, Abdallah Boureima, le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a indiqué que « depuis 1995, l’Uemoa a réalisé des avancées majeures qui la font considérer aujourd’hui comme un modèle d’intégration économique réussi en Afrique ».
A cet effet, a-t-il soutenu, « nous pouvons être légitimement fiers du travail accompli par les instances de l’union, à savoir la Conférence des chefs d’Etat et Gouvernement, le Conseil des ministres statutaire, la Commission et les autres organes et institutions spécialisés ».
M. Boureima a fait remarquer que « l’Uemoa, évoluant dans un contexte marqué par des mutations profondes et rapides et l’existence de défis multiples et complexes, doit faire preuve d’une réelle capacité d’adaptation pour préserver et consolider ses nombreux acquis ».
Ainsi, pour l’émergence du commerce intracommunautaire qui peine à décoller, il a informé que « la Commission organisera en juin prochain un Colloque international afin de contribuer à la définition de stratégies devant y concourir efficacement ».
Créée le 10 janvier 1994 à Dakar, l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), compte actuellement 120,2 millions d’habitants pour un taux de croissance du PIB de 6,7 % en 2017.
Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo sont les 8 Etats membres de l’Uemoa qui s’étend sur une superficie de 3 506 126 km2.
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