Dix femmes ont été blessées par balles dans la ville d’Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï, à l’Est du Tchad, lors d’une marche de protestation, samedi, contre une décision de justice, a appris APA, auprès de la Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH).
Le secrétaire général de la CTDDH, Mahamat Nour Ibedou, par un communiqué, relève que ces femmes étaient des apprenantes de l’établissement « Dara Salam », un complexe scolaire fondé par le Cheikh Tahir Abdelghani en 1996 et dont la direction lui avait illégalement été retirée l’année passée sur instruction des autorités tchadiennes.
Bien que la justice ait ordonné le rétablissement du fondateur du centre dans ses droits, à en croire M. Ibedou, les autorités ont préféré nommé une autre personne pour diriger le complexe.
« Ces femmes indignées par le non-respect de la décision de justice avaient protesté contre cet acte irrégulier inspiré », dénonce la CTDDH, précisant qu’elles ont été blessées suite à des tirs à balles réelles des gendarmes et policiers.
Tout en exigeant le rétablissement sans délai du fondateur du complexe dans ses fonctions conformément au jugement du Tribunal de Première Instance d’Abéché, la CTDDH demande aussi la « libération des onze personnes arbitrairement appréhendées suite à ces évènements et la remise immédiate du téléphone portable, de la carte de la CTDDH, de la carte d’étudiant et d’une somme d’argent de son point focal Youssouf Baha séquestré par des agents de renseignements sur les lieux des évènements ».
Le complexe scolaire « Dara Salam » donne des enseignements islamiques et des cours en langue arabe. Le fondateur Cheikh Tahir Abdelghani a été arrêté, l’année passée, par les autorités au motif de sécurité sans aucune précision.
AHD/te/APA