La Direction du renseignement et de la sécurité (DIS) du Botswana s’est dite préoccupée par ce qu’elle a qualifié de campagne concertée visant à désinformer le public d’une conspiration présumée des institutions gouvernementales pour influencer le résultat des élections générales de ce 23 octobre 2019.
Selon le porte-parole de la DIS, Edward Robert il existe un plan élaboré pour discréditer l’agence de renseignement et les autres institutions gouvernementales impliquées dans l’administration électorale en diffusant des mensonges par le biais des réseaux sociaux.
« La DIS a déjà mis en garde le public contre les efforts déployés par des individus qui mènent des campagnes de désinformation sophistiquées et bien sponsorisées dont le but est de donner l’impression qu’il y a un état de chaos avant les élections au Botswana », a déclaré Robert.
« La tactique, a-t-il expliqué, consiste à créer des complots dans lesquels les institutions publiques sont présentées comme des corrompues, incompétentes et hautement politisées ».
« Les dernières tentatives de ce genre sont des messages tendancieux dans les réseaux sociaux, dans lesquels de faux comptes d’organes de presse sont créés et des messages décrivant la DIS, entre autres institutions, comme étant impliquée dans des tactiques sournoises destinées à compromettre l’intégrité du scrutin », a-t-il déclaré.
Les fake news sont un type de journalisme ou de propagande qui consiste en une désinformation délibérée ou des canulars diffusés par les médias d’information traditionnels ou les médias en ligne.
Les déclarations de Robert interviennent après que près d’un million de Botswanais ont voté pour élire directement les membres du Parlement et, indirectement, le président. Le chef du parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix au Parlement devient automatiquement le président.
La période précédant le scrutin de mercredi a été caractérisée par des allégations d’ingérence de la DIS dans la gestion des élections, ce qui a poussé le principal dirigeant de l’opposition, Umbrella for Democratic Change, à menacer de rejeter tout résultat entaché de fraude.
Des centaines de milliers de botswanais ont voté mercredi lors d’élections générales considérées comme le premier véritable test pour le Parti démocratique du Botswana (BDP) au pouvoir depuis son indépendance en 1966.
Les bureaux de vote ont ouvert à 6h30 (4h30 GMT) dans tout le pays. Selon la Commission électorale indépendante, plus de 900.000 Botswanais sont inscrits sur les listes électorales. Les bureaux de vote devraient fermer à 19 heures, heure locale.
Le principal parti d’opposition, Umbrella for Democratic Change (UDC) dirigé par Boko Duma espère renverser le BDP du président Mokgweetsi Masisi.
La domination du BDP est également contestée par le nouveau Front patriotique du Botswana (BPF), qui est dirigé par l’ancien ministre adjoint Biggie Butale et bénéficie du soutien de l’ancien président du Botswana Ian Khama.
Outre Masisi, Duma et Butale, un quatrième candidat à la présidence est dans la course. Il s’agit de Ndaba Gaolathe de l’Alliance pour les progressistes.
Khama s’est brouillé avec son successeur et a fait campagne pour l’opposition afin de renverser le BDP (qui a été formé par son père et le président fondateur du Botswana, Sir Seretse Khama, dans les années 1960).
Khama, qui a été président et chef du BDP de 2008 à 2018, s’est séparé du parti au pouvoir après une altercation avec Masisi, qui ne voulait pas continuer à « recevoir des ordres » de lui.
Le pays utilise un système électoral uninominal majoritaire à un tour pour l’élection des députés.
Le Parlement du Botswana compte 63 sièges, dont 57 sont pourvus au suffrage direct. Quatre sièges sont réservés au parti majoritaire au Parlement, tandis que le président et le Procureur général en sont membres d’office.
KO/jn/lb/te/APA