Le président béninois, Patrice Talon, a donné, ce jeudi à Cotonou, le coup d’envoi du dialogue politique national, un forum de trois jours destiné à débattre des questions politiques et des mécontentements nés au lendemain des élections législatives d’avril dernier, a constaté APA.
« Notre rencontre de ce jour, loin d’être le signe d’un quelconque stress de notre démocratie, s’apparente, à mon sens, à une exigence de checkup quand survient une quinte de toux d’une résonnance inhabituelle » a déclaré le président Talon en procédant à l’ouverture de ces assises.
Selon le chef de l’Etat, avec la réforme du système partisan, accompagné du vote d’une nouvelle charte des partis politiques et d’un nouveau code électoral, les acteurs politiques ont semé le doute, la méfiance et la défiance dans l’esprit des citoyens à l’heure de la mise en œuvre.
Les évènements survenus au lendemain des législatives, ont « révélé une certaine inadéquation entre l’idéal unanimement partagé et notre capacité à nous adapter tous aux exigences de cet idéal », a-t-il dit.
« Aussi apparaît-il désormais pertinent que les acteurs politiques se retrouvent pour apprécier leur application, réfléchir et échanger sur les adaptations possibles à y apporter en vue d’une meilleure et réaliste organisation de l’espace politique et de la compétition politique, permettant le renforcement de l’unité nationale et de la concorde, tout en préservant l’indispensable assainissement des pratiques politiques » a expliqué Patrice Talon pour justifier la convocation d’un dialogue politique.
Il dit espérer que les forces politiques présentes aux assises vont proposer des solutions qui renforcent davantage les institutions et les éloignent de toutes les formes de perversion et de régression. Cela en droite ligne avec la nécessité de réformer le modèle démocratique béninois pour l’adapter « à nos besoins de bonne gouvernance, à travers l’instauration de règles contraignant à la constitution de grands ensembles politiques sains, animateurs exclusifs de la compétition politique ».
Les partis politiques de l’opposition conviés au dialogue politique étaient fortement représentés. Les Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) de l’ancien Président Boni Yayi, malgré les préalables posés, a envoyé une délégation constituée de 5 personnes conduite par le secrétaire exécutif national du parti.
L’autre parti politique de l’opposition, la Dynamique unitaire pour le développement (Dud) qui a également posé des conditions n’a pas opté pour la politique de la chaise vide.
Les recommandations sont attendues pour le samedi 12 octobre 2019.
UB/ard/cat/APA