Quelques jours seulement après le séjour d’une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), des émissaires de l’Organisation des Nations unies (ONU) sont à Cotonou depuis ce mardi 19 mars pour tenter de trouver un consensus à la tenue des législatives du 28 avril prochain.
La délégation conduite par Chambas Mohamed IBN, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unis pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a été reçu tour à tour par l’ancien Président de la République, Nicéphore Dieudonné Soglo et l’ancien président Thomas Boni Yayi. Face à l’impasse qui prévaut entre le pouvoir et l’opposition en vue des législatives, des propositions de sortie de crise sont attendues afin aboutir à des élections inclusives, crédibles et pacifiques au Bénin considéré comme un modèle de démocratie dans la sous-région.
« Dans aucun pays de ce monde, on n’a jamais construit la paix et le bonheur partagé dans une gouvernance électorale d’exclusion. C’est donc un impératif pour les filles et fils de ce pays de se parler et d’arrêter un consensus qui doit faire objet de feuille de route pour des élections législatives crédibles et inclusives. Je jouerai pleinement et entièrement ma partition à la recherche du consensus, principe à valeur constitutionnelle au Bénin depuis le Renouveau Démocratique, consensus qui doit être au cœur du processus électoral en cours » a dit l’ancien président Boni Yayi à la sortie de l’audience qu’il a accordée à la délégation.
Selon Chambas Mohamed IBN, cette visite s’inscrit dans le cadre des élections législatives du 28 avril prochain. « Il s’agit d’échanger avec toutes les parties prenantes en encourageant le dialogue et en optant pour une approche consensuelle qui va aider à assurer des élections inclusives et pacifiques ». Il a par ailleurs salué l’ouverture des différents acteurs politiques rencontrés et la volonté des parties à œuvrer pour la décrispation du climat politique.
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unis pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel s’est également entretenu avec le président de la Cour Constitutionnelle, Joseph Djogbénou.
Pour rappel, les deux principaux partis d’opposition ont été écartés des élections législatives du 28 avril prochain. La Commission électorale nationale autonome (Cena) a invalidé le 5 mars les dossiers de candidature de plusieurs partis politiques, dont l’Union sociale libérale (USL) du chef de l’opposition, l’homme d’affaires Sébastien Ajavon exilé en France. Une situation inédite pour ce pays d’Afrique de l’Ouest pourtant reconnu comme modèle démocratique.
UB/cd/APA