Des groupes jihadistes ont attaqué mercredi des positions de l’armée béninoise dans le nord du pays, entraînant la mort d’une trentaine de soldats, a appris APA.
« Nous venons de subir une très lourde perte », a déclaré, dans un communiqué publié au lendemain de l’attaque, le colonel Faizou Gomina, chef d’état-major de la garde nationale. Le Bénin, petit pays ouest-africain confronté à une recrudescence des attaques jihadistes, a perdu mercredi 28 soldats à Banikoara, une commune située à la frontière entre le Niger et le Burkina Faso, une zone également surnommée « triple point » par les sources sécuritaires.
Le même jour, une source militaire a rapporté à l’AFP que l’armée béninoise avait neutralisé « 40 assaillants » lors de l’affrontement. Depuis 2021, le pays a perdu « 121 militaires » dans des attaques menées par des groupes armés jihadistes, selon une source diplomatique.
Ces attaques, en hausse dans le nord du Bénin, sont attribuées à des combattants liés à l’État islamique (EI) et à Al-Qaïda, actifs dans les pays voisins. La région frontalière avec le Burkina Faso demeure l’épicentre de ces incursions meurtrières.
Pour contrer cette menace, le Bénin, sous la présidence de Patrice Talon, a déployé près de 3 000 soldats en janvier 2022 dans le cadre de l’opération « Mirador », visant à sécuriser ses frontières. Les autorités ont également recruté 5 000 militaires supplémentaires pour renforcer les effectifs dans le nord du pays.
« La position attaquée hier (mercredi) était l’une des plus fortes et des plus militarisées de l’opération Mirador avec de nombreuses armes collectives, de drone d’observation et avait un dispositif internet pour rendre compte rapidement de toute situation malveillante », a rappelé le colonel Gomina. Cependant, il a souligné que « le matériel à lui seul ne suffit pas pour remporter » la lutte contre les groupes jihadistes.
Mettant en avant l’importance de la posture opérationnelle et de la qualité des ressources humaines, l’officier a exhorté ses troupes à se remobiliser face aux combats à venir : « Nous avons reçu un très dur coup, mais nous n’allons pas plier », a-t-il affirmé.
ODL/Sf/te/APA