Par Abdourahmane Diallo
De nombreuses difficultés « assaillent » le quotidien des travailleurs qui n’excluent pas de déposer un préavis de grève en cas de non satisfaction de leurs revendications.
Se dirige-t-on vers une paralysie des activités aéroportuaires au Sénégal ? Si l’on en n’est pas encore là, les prémices d’une crise sont bien là. En conférence de presse ce jeudi 13 avril à Dakar, l’intersyndical des employés des aéroports du Sénégal a fustigé les « nombreuses difficultés récurrentes qui assaillent le quotidien des travailleurs […] sans pour autant que les solutions convenues dans le cadre du dialogue social au niveau sectoriel ne trouvent une concrétisation à ce jour ».
Face à la presse, les représentants des travailleurs ont lancé « l’alerte sur l’urgence d’un traitement diligent et responsable de l’ensemble des points, afin d’anticiper les troubles sociaux qui pointent à l’horizon, et dont la survenue serait néfaste à l’essor harmonieux du projet de hub aérien, compte tenu de la sensibilité du secteur ».
Les acteurs de l’aviation civile ont énuméré plusieurs points de divergence dont le lieu d’implantation des nouvelles antennes du Centre de Réception Déporté (CRD). Selon les syndicalistes, le choix des autorités s’est porté sur la zone dite « Hangar Pèlerin » située à l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor, contrairement à leur proposition consistant à les installer au sein de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) de Diass.
Pour justifier son opposition, l’intersyndicale invoque la « forte urbanisation avec la multiplication des constructions » dans la zone et qui aurait un impact négatif sur la qualité du service.
Avec le projet du Hub aérien, le Centre Régional de Navigation Aérienne (CRNA) ainsi que les services administratifs de la Représentation seront transférés à Diass. « Quel est l’intérêt d’une implantation de ces antennes sur ce site, pour les déplacer 3 ans plus tard, avec le risque d’un énorme gâchis financier ? », s’interrogent les acteurs sociaux.
Ces derniers recommandent donc le réexamen de cette décision et une analyse approfondie de sa proposition d’implantation des antennes du CRD à Diass, avec l’avantage non seulement de n’avoir aucun impact sur les habitations ou projets de lotissement, mais aussi de respecter les servitudes radioélectriques; et donc de garantir la fourniture des services de la circulation aérienne d’une façon sûre et efficace, surtout tenant compte des avancées technologiques dans le domaine.
Les syndicalistes ont également dénoncé le non-paiement, « depuis des mois » de l’Indemnité de Sécurité Aérienne (ISA), la non attribution des titres de propriété des parcelles à usage d’habitation pour les travailleurs de la plateforme. Ils ont aussi réclamé l’harmonisation des traitements entre les deux catégories de travailleurs de l’ex Aéroports du Sénégal (ADS) et ceux de l’AIBD SA.
« L’intersyndicale n’exclut pas de déposer un préavis de grève en cas de non satisfaction des points ci-dessus énumérés », avertit-elle.
ARD/APA