Le Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière, a remis ce jeudi 11 janvier 2024 à Abidjan, le guide d’opérationnalité de la norme africaine ARS 1000 et les documents associés aux producteurs et aux exportateurs opérant dans le secteur.
La Côte d’Ivoire et le Ghana, deux pays dont la production de cacao représente plus de 60% de l’offre mondiale, ont élaboré et publié le 15 juin 2021, sous les auspices de l’ARSO/THC, les normes africaines de la série ARS 1000 pour le cacao durable.
La norme ARS 1000, visant à garantir une production de cacao durable et traçable, a été présentée officiellement aux acteurs de la filière, lors d’une cérémonie organisée par le Conseil café-cacao, au Plateau, le centre des Affaires d’Abidjan.
Le directeur général du Conseil café-cacao, Yves Brahima Koné, qui a présidé cette cérémonie s’est réjoui de cet instrument présenté officiellement aux producteurs des sociétés coopératives et aux groupements des exportateurs en vue de son application.
Pour lui, cette norme ARS 1000 permettra aux acteurs de la filière de produire du cacao durable et traçable pour répondre aux exigences du marché mondial, notamment de l’espace de l’Union européenne (UE) qui réfute le cacao issu de la déforestation.
Il a fait savoir que plusieurs actions ont été initiées dans le cadre de cette traçabilité, dont la mise en œuvre de la norme africaine ARS 1000 pour un cacao durable, à compter de la campagne de commercialisation 2024 en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de fèves de cacao.
La Côte d’Ivoire a adopté en juin 2022 un décret réglementant la mise en œuvre de la norme Africaine ARS 1000-cacao durable, conformément aux recommandations de la session du Comité technique d’harmonisation de l’ARSO qui s’est déroulé à Nairobi, au Kenya, sur l’adoption de la Norme.
Après l’adoption de cette norme africaine, il revenait à chaque Etat membre de l’organisation régionale africaine de normalisation d’élaborer un guide d’opérationnalité, spécifique au pays, à l’effet de mettre en œuvre les normes de la série ARS 1000.
Ces normes visent à promouvoir et à garantir un cadre permettant de produire des fèves de cacao durable et traçable, fondé sur le principe de l’amélioration continue. De façon spécifique, il s’agit de promouvoir, structurer et soutenir efficacement les producteurs et leurs entités reconnues.
Ce dispositif de certification devrait, en outre, permettre de lutter contre la déforestation et de favoriser l’agroforesterie. La mise en œuvre du guide d’opérationnalité et ses documents annexes vise à accélérer l’implémentation de la norme ARS 1000 pour une cacao culture durable.
Cet outil technique, dira-t-il, a pour objectif de soutenir l’effort de l’ensemble des acteurs et à les accompagner dans le processus de certification de la cacao culture ivoirienne à la norme ARS 1000, en tant que label pour un cacao durable et traçable.
« Ce guide aidera à la compréhension des exigences liées à la norme et permettra son application sur le terrain », a expliqué le directeur général du Conseil café-cacao. Il s’est par ailleurs réjoui du travail abattu pour la mise en place de cette norme, à travers le Comité miroir national cacao.
« Je salue et je félicite particulièrement tous les experts et partenaires techniques qui ont contribué à l’élaboration de ce guide d’opérationnalité et documents associés », a déclaré M. Brahima Koné, assurant que « tous les documents d’application sont disponibles ».
Par ailleurs, le Conseil café-cacao a mis en place une procédure pour la diffusion et l’édition du guide afin d’en assurer la sécurisation. Brahima Koné a ensuite exhorté chacun des acteurs au respect des dispositions prises à cet effet.
Selon Josiane Assandé Felean, la directrice adjointe chargée de la norme et de la certification, la norme ARS 1000 est « un outil sûr », à même d’apporter des réponses idoines aux exigences du marché, dont celles de l’Union européenne exprimées à travers son règlement sur la déforestation importée.
Elle notera qu’une phase pilote avait été initiée pour le plan de campagne du guide avant son déploiement sur le territoire national ivoirien. Ce sont 65 coopératives qui ont été choisies sur les 13 délégations du Conseil café-cacao, dans le pays, avec au minimum 300 producteurs.
AP/APA