A travers son usine d’urée en construction, le Sénégal ambitionne de fournir, à terme, de l’engrais à la sous-région et à plusieurs pays occidentaux.
Le Sénégal importe environ 100.000 tonnes d’urée par an. Cet engrais azoté est utilisé dans l’agriculture pour la culture de céréales telles que le riz et le blé, deux denrées de base de la population locale. Pour renverser la balance d’importation de ce produit chimique, Petrosen Trading & Services, la société publique sénégalaise de pétrole, a fait part des résultats de ses deux études relatives à un projet de construction d’une usine d’urée au terme des cinq prochaines années.
Plus explicitement, il s’agit d’une étude de marché et d’une autre étude qui examine le potentiel de captage du carbone de cette usine dont la mise en service pourrait intervenir en 2029.
Dénommé Senegal Fertilizer Company (SEFCO), ce projet vise à valoriser localement le gaz découvert au large du Sénégal afin d’atteindre l’autosuffisance en urée et de mieux valoriser son phosphate, à travers notamment la formulation d’engrais de mélange NPK, des fertilisants chimiques qui correspondent à l’abréviation des éléments azote, phosphore et potassium, explique un communiqué conjoint de Petrosen et Manufacturing Africa reçu mardi à APA.
En effet, les recherches ont été réalisées grâce au soutien et l’expertise du consortium Manufacturing Africa, un programme du gouvernement du Royaume-Uni. Selon Petrosen, elles confirment son ambition d’inverser la balance commerciale du Sénégal en ce qui concerne le commerce de l’urée et des engrais NPK.
Le groupe pétrolier note que l’étude de marché a permis de confirmer la compétitivité de la future usine SEFCO par rapport aux autres exportateurs mondiaux d’urée. A terme, Petrosen « approvisionnera notamment les marchés de la sous-région ouest africaine (Mali, Burkina, Côte d’Ivoire, Ghana), ceux de l’Europe mais aussi les Etats-Unis et le Brésil, deux des plus gros importateurs d’urée dans le monde ».
La deuxième étude a permis pour sa part d’évaluer que près de 17 millions de tonnes de gaz carbonique pourraient être captées au cours des trente ans d’exploitation de l’usine, « confirmant l’approche durable qui guide à la réalisation du projet Urée-SEFCO ». Le Co2 capté grâce à des technologies de rang mondial pourrait être réutilisé dans la conservation alimentaire, l’industrie agroalimentaire (froid, brasserie) ou encore la construction, indiquent les responsables des deux organisations.
ODL/ac/APA