La Côte d’Ivoire et le Ghana tablent sur la mise en œuvre de la norme africaine ARS-1000 en vue de faciliter l’accès de leur production de cacao au marché européen, tout en garantissant des revenus plus élevés aux producteurs.
Les organes de régulation de la filière des deux pays, notamment le Conseil du café-cacao, et le Conseil du cacao du Ghana (Cocobod), se sont réunis sous l’égide de l’Initiative Côte d’Ivoire-Ghana pour le cacao (CIGCI) à Abidjan cette semaine.
Cette rencontre a permis de faire le point sur la mise en œuvre de la norme régionale africaine ARS-1000 et sur leurs systèmes de traçabilité respectifs, dans l’optique d’ajuster cet élément clé afin de garantir aux producteurs la rémunération qu’ils méritent.
Un atelier de deux jours auquel ont pris part des représentants de l’organisme de réglementation de la Côte d’Ivoire et du Ghana, devrait permettre de partager les progrès réalisés dans leurs systèmes de traçabilité et de délibérer, entre autres, sur le coût de la mise en œuvre.
Les experts des deux pays ont également tablé sur l’utilisation de la norme africaine ARS-1000 et la conformité avec le règlement de l’Union européenne (UE), notamment sur la déforestation qui entrera en vigueur à la fin de l’année 2024.
L’ARS-1000 est une norme régionale africaine axée sur la production durable de cacao. Elle permettra aux entreprises qui s’approvisionnent dans des pays tels que la Côte d’Ivoire et le Ghana de bénéficier d’une preuve de conformité à la Norme ARS-1000.
La norme ARS-1000 vise à renforcer la crédibilité de leur diligence raisonnable et ajoute une plus grande transparence à leur système de traçabilité. La Côte d’Ivoire exporte ses fèves de cacao vers l’UE à hauteur de 67 % contre 47 % pour le Ghana.
La campagne de commercialisation du café-cacao s’est ouverte le 1er octobre 2022 dans un contexte de poussée inflationniste et de nouvelles règles de l’Union européenne (UE) visant à limiter la consommation de produits qui contribuent à la déforestation ou à la dégradation des forêts.
Le Conseil de l’UE a entériné de nouvelles dispositions pour réduire la déforestation et la dégradation des forêts à l’échelle mondiale. Les pays de l’Union, de ce fait, devront veiller à ce que les produits qu’ils consomment ne conduisent pas à épuiser les réserves forestières de la planète.
L’huile de palme, le bois, le café et le cacao sont visés par cette mesure. Des « règles de diligence raisonnée obligatoires » ont été établies pour tous les opérateurs et les marchands qui mettent à dispositions des produits sur le marché de l’UE ou exportent à partir de l’Union.
Cette mesure s’applique aussi à des produits dérivés tels que le cuir, le chocolat et le mobilier. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec 2,2 millions de tonnes de fèves, et le Ghana devront s’adapter à cette norme de l’Union européenne qui contraint le pays et les chocolatiers à la traçabilité.
« Nous allons examiner les meilleures pratiques des autres régions pour voir où nous pouvons nous améliorer et simplifier les choses pour nos producteurs, qui sont au cœur de notre stratégie », a déclaré le secrétaire exécutif de Côte d’Ivoire-Ghana cocoa Initiative (CIGCI), Alex Assanvo.
« Les consommateurs exigent de nous plus de transparence, de traçabilité et de certification parce que le monde devient plus durable, ce qui est également une priorité pour nos pays membres », a ajouté M. Assanvo.
Cet atelier conjoint s’inscrit dans le prolongement des groupes de travail techniques d’experts mis en place par le CIGCI pour élaborer un Pacte économique pour un cacao durable, dans le cadre de sa vision stratégique axée sur un mécanisme de prix plus durable à long terme et, en fin de compte, sur un revenu plus équitable pour les producteurs.
Le deuxième groupe de travail technique sur la traçabilité a organisé des réunions virtuelles et en présentielles avec les sociétés de cacao et de chocolat et la société civile ces dernières semaines. Le groupe de travail technique sur les prix et les marchés avait formulé, en début d’année, une série de recommandations.
AP/APA