L’ancien président Thabo Mbeki a rejoint lundi ses compatriotes sud-africains pour condamner les propos « ignorants » de l’ancien président sous le régime de l’apartheid, Frederik de Klerk, dans lesquels il niait le fait que l’apartheid ait été qualifié de « crime contre l’humanité », par l’Assemblée générale des Nations unies il y a 54 ans.
Mbeki a déclaré que le déni de Klerk était « absurde ». « J’ai eu une brève discussion avec De Klerk parce que nous étions assis plus ou moins côte à côte au Parlement (la semaine dernière). Ce qui s’est passé, c’est qu’il ne savait pas en fait qu’il existe une convention déclarant l’apartheid comme un crime contre l’humanité », a déclaré Mbeki.
Dans un communiqué publié ce week-end, la Fondation De Klerk a déclaré que la classification des Nations Unies de l’apartheid en tant que crime contre l’humanité faisait partie d’un programme établi par l’ancienne Union soviétique, le Congrès national africain (ANC) et ses alliés, pour stigmatiser les Blancs sud-africains.
La fondation a repris les propos de Klerk qui s’exprimait lors d’une interview avec la South African Broadcasting Corporation (SABC, publique) affirmant que l’apartheid n’était pas un crime contre l’humanité.
De son côté, la Fondation de l’héritage de Desmond et Leah Tutu a soutenu l’appel du Conseil sud-africain des Eglises (SACC), à savoir que de Klerk et sa fondation devraient retirer leurs commentaires sur l’apartheid.
Le SACC avait déjà déclaré que les propos de De Klerk allaient à l’encontre des valeurs pour lesquelles il avait reçu le prix Nobel de la paix.
Le Parti communiste sud-africain, affilié à l’ANC au pouvoir, a fermement condamné ce qu’il qualifié de tentatives de la Fondation De Klerk de dissimuler l’implication de son régime d’apartheid dans la promotion de la violence dite « Nnoire sur Noir ».
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