Les efforts pour ramener les frères Gupta en fuite en Afrique du Sud devront attendre un peu plus longtemps suite au rejet par les Emirats arabes unis de la demande d’extradition de Pretoria pour un motif technique, a déclaré vendredi à la presse le ministre de la Justice et des Services correctionnels, Ronald Lamola.
Lors d’un briefing à Pretoria, M. Lamola a déclaré que la décision avait été prise en février, mais qu’elle n’avait été communiquée à l’Afrique du Sud que jeudi.
« Les raisons invoquées pour refuser notre demande sont inexplicables et vont à l’encontre des assurances données par les autorités émiraties selon lesquelles nos demandes répondent à leurs exigences », a déclaré M. Lamola.
Il a ajouté qu’en rejetant la demande d’extradition, le tribunal des Émirats arabes unis avait fait valoir que les Gupta étaient accusés de blanchiment d’argent à la fois dans le pays du Moyen-Orient et en Afrique du Sud, et que les Émirats arabes unis étaient donc compétents pour les poursuivre.
Lamola a déclaré que le gouvernement ferait appel de la décision afin de ramener Rajesh et Atul Gupta, qui utilisent toujours des passeports sud-africains pour répondre de leurs actes devant la justice sud-africaine.
Atul et Rajesh Gupta sont accusés en Afrique du Sud d’avoir profité de leurs liens étroits avec l’ancien président Jacob Zuma et d’avoir exercé une influence déloyale.
Les Gupta ont fait les gros titres en Afrique du Sud à la suite de la révélation d’un stratagème élaboré dans le cadre duquel ils auraient pris en charge les leviers du pouvoir, pris la plupart des décisions économiques et décidé de la nomination des ministres pendant le mandat de Zuma, de 2008 à 2018.
Ils auraient attribué des contrats lucratifs à des entreprises leur appartenant ou appartenant à leurs associés et auraient détourné de l’argent du pays.
Selon des rapports publiés par des médias sud-africains et internationaux, les Guptas auraient volé plus de 7 milliards de dollars à l’Afrique du Sud par l’intermédiaire de leurs entreprises.
Les Guptas, d’origine indienne, ont fui l’Afrique du Sud après qu’une commission chargée d’enquêter sur la corruption à haut niveau a commencé ses travaux.
Ils ont été arrêtés aux Émirats arabes unis en juin dernier et des pourparlers d’extradition avec l’Afrique du Sud ont été entamés.
NM/jn/lb/APA