Les autorités sud-africaines enquêtent sur les liens potentiels entre un centre de formation à la sécurité privée et des groupes militants, après la découverte d’une opération clandestine offrant potentiellement une instruction de type militaire à des ressortissants libyens.
L’Autorité de régulation du secteur de la sécurité privée (PSiRA, sigle anglais) a révélé mercredi avoir ouvert une enquête sur les activités de Milites Dei Security Services (MDSS), une société qui exploite un camp d’entraînement dans la province de Mpumalanga.
Cette enquête fait suite à l’arrestation de 95 ressortissants libyens la semaine dernière dans ce camp.
Selon Manabela Chauke, directrice générale de la PSiRA, la formation proposée dans le camp de White River dépasse largement le cadre accrédité de l’entreprise, ce qui a suscité de sérieux signaux d’alarme.
« La nature de la formation comprenait des activités physiques intensives avec des structures de type militaire », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Les enquêtes ont également permis de découvrir des instructeurs qui ne sont pas accrédités par l’autorité en charge. Les formateurs utilisaient des grades militaires, ce qui confirme la nature de la formation dispensée dans ce centre. »
Mme Chauke a révélé qu’aucune autorisation ou dérogation n’avait été accordée à MDSS pour dispenser une quelconque formation militaire à des ressortissants étrangers. Cela suggère que la société pourrait avoir exploité un centre clandestin, potentiellement lié à des groupes militants tels qu’Al-Qaeda ou ISIS, qui sont connus pour recruter et former des combattants d’Afrique du Nord.
La PSiRA a signifié à MDSS un avis de suspension, mettant fin aux opérations de formation de la société jusqu’à la conclusion de l’enquête.
L’organisme de réglementation envisage également d’engager des poursuites pénales à l’encontre des prestataires de services et du personnel impliqués.
Cet incident fait craindre la possible émergence de camps d’entraînement de militants sur le sol sud-africain, ce qui représenterait un grave risque pour la sécurité nationale, avec des retombées potentielles dans toute la région.
L’enquête de la PSiRA est maintenant chargée d’élucider la véritable nature et les affiliations potentielles de l’opération MDSS afin d’éviter que l’Afrique du Sud ne devienne un refuge pour les activités extrémistes.
JN/lb/te/Sf/APA