Le projet de loi fondamentale, dénoncé par l’opposition, instaure un régime ultraprésidentiel accordant de vastes pouvoirs au chef de l’Etat
Plus de neuf millions de Tunisiens étaient appelés aux urnes lundi 25 juillet 2022 pour un référendum sur le projet de nouvelle constitution proposé par le président Kaïs Saied.
Le texte du chef de l’Etat vise à renforcer les pouvoirs du président.
Plus de 11.000 bureaux de vote ont ouvert leurs portes lundi matin et devront fermer à 23h, selon l’ISIE (l’autorité électorale), organisatrice d’un scrutin censé, selon le président mettre fin à la crise politique provoquée par son coup de force d’il y a un an.
Le taux de participation atteignait un peu moins de 12 % à 14 heures a fait savoir le président de l’ISIE, Farouk Bouasker,
Aucun quorum n’est requis pour valider les résultats de ce référendum, où le oui est donné favori, malgré l’appel de l’opposition en faveur d’un boycott des urnes.
Le projet de loi fondamentale instaure un régime ultraprésidentiel accordant de vastes pouvoirs au chef de l’Etat, contrairement au système plutôt parlementaire installé après la chute du régime autocratique du président Zine El Abidine Ben Ali et auquel Kaïs Saïed impute les conflits récurrents entre le Parlement et le gouvernement des dix dernières années.
Dans le nouveau texte, le président, chef suprême des armées, exerce le pouvoir exécutif avec l’aide d’un chef de gouvernement qu’il désigne et peut révoquer selon son bon vouloir, sans nécessité d’obtenir la confiance du Parlement. Il entérine les lois et peut aussi soumettre au Parlement des textes législatifs qui ont « la priorité ».
L’opposition et les défenseurs des droits ont dénoncé un texte « taillé sur mesure » pour le président Saïed, et une concentration excessive des pouvoirs entre les mains d’un président n’ayant de comptes à rendre à personne.
La Tunisie fait face à une crise financière profonde avec une dette supérieure à 100 % du PIB. Le pays négocie depuis plusieurs mois un nouveau prêt avec le Fonds monétaire international (FMI) pour redresser la situation économique.
HA/Los/APA