Un coup dur pour la Libye au moment où le prix baril du pétrole dépasse les cent dollars.
La Compagnie nationale de pétrole en Libye, a annoncé dans un communiqué dimanche, la suspension de la production pétrolière de deux gisements majeurs par un groupe armé.
Selon Mustafa Sanalla, le patron du NOC, des hommes armés ont donné l’ordre de « fermer les vannes acheminant le brut sur les sites d’al-Charara et al-Fil » obligeant la compagnie à « déclarer l’état de force majeure », pour dégager ses responsabilités en cas de non-respect des contrats de livraison, a indiqué la sur Facebook.
Les pertes économiques sont énormes pour la Libye engluée dans une crise politique majeure depuis la mort de son guide Mouammar Khadafi en 2011. « La fermeture des vannes de pompage engendre des pertes de 330.000 barils par jour et une perte quotidienne de plus de 160 millions de dinars libyens (environ 32 millions d’euros) » a déploré la NOC.
La Libye dispose des réserves pétrolières les plus importantes d’Afrique à coté du Nigeria, l’Angola et l’Algérie. Le gisement d’al-Charara, situé à environ 900 km au sud de Tripoli, produit en temps normal 315 000 barils par jour, sur une production nationale de plus de 1,2 million de barils par jour, contre 1,5 à 1,6 million avant 2011. Le champ pétrolier d’El-Charara est le plus grand gisement pétrolier de Libye. Il était sous le contrôle des forces fidèles du Maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est du pays riche en pétrole, appuyé par la Russie, l’Egypte, et les Emirats arabes-unis.
Ce gisement est géré conjointement par la société Akakus, coentreprise entre la NOC, l’Espagnol Repsol, le Français Total, l’Autrichien OMV et le Norvégien Statoil.
Le gisement al-Fil, situé dans le bassin de Morzouq à 750 kilomètres au sud-ouest de Tripoli, est lui géré par la coentreprise Mellitah Oil & Gas, entre la NOC et le géant italien Eni. Sa production quotidienne est estimée à 70 000 barils.
Cet incident intervient au moment où le Parlement basé à Tobrouk tente de mettre sur la touche l’actuel Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, toujours reconnu par les Nations unies, en intronisant Fathi Bachagha comme nouveau chef du gouvernement. L’élection de Bashagha crée pour l’instant plus de problèmes qu’il n’en résout. En effet, le Premier ministre sortant Abdul-Hamid Dbeibah, que « son gouvernement restera en fonction jusqu’à la tenue d’élections et qu’il ne passera la main qu’à un gouvernement élu ».
Déjà en 2014 et 2016, ces deux gisements majeurs avaient déjà fermé les vannes à cause du déclenchement de la guerre civile entre des gouvernements rivaux à Tripoli.
CD/APA