Le président burkinabé aurait été arrêté selon plusieurs sources sécuritaires par des militaires.
La confusion régnait lundi matin au Burkina Faso. Le président de la république Roch Marc Christian Kaboré aurait été arrêté par les militaires aux premières heures de la journée. Selon plusieurs médias locaux, le chef de l’État serait détenu dans le camp militaire de Karpala, à Ouagadougou. Mais selon une source habituellement crédible contactée par APA News, le président Kaboré aurait été amené la veille à l’aube par des éléments du corps d’élite de la gendarmerie, une unité qui lui serait loyale dans un lieu sûr. Une médiation menée par des autorités religieuses et traditionnelles serait en cours à la mi-journée pour trouver une issue négociée à ce qui semble être une tentative de nouveau coup d’Etat dans ce pays sahélien secoué depuis quelques années par une crise sécuritaire en lien avec la menace jihadiste qui se répand au Sahel.
D’après plusieurs témoins à Ouagadougou, des soldats encagoulés ont pris position ce lundi 24 janvier au matin devant le siège de la Radio télévision nationale du Burkina Faso à Ouagadougou, la capitale. Une déclaration doit être lue à la télévision d’Etat dans les prochaines heures selon des sources militaires.
Les événements ont débuté par une série de mutineries dans plusieurs camps militaires, dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 janvier 2022. Un couvre-feu a été décrété dimanche soir à partir de 19h00 et jusqu’à 04h30 GMT lundi dans tout le pays. Les écoles resteront fermées lundi et mardi, indique un communiqué du gouvernement.
La situation a dégénéré à Ouagadougou dans la journée de samedi où des manifestants ont brûlé le siège du parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Dans la nuit de samedi à dimanche, des tirs à l’arme lourde et à l’arme automatique ont été entendus à Ouadougou, dans les camps militaires de Sangoulé Lamizana et Baba Sy.
S’il s’avère finalement que c’est un coup d’Etat, ce mouvement d’humeur des militaires serait le troisième putsch en huit mois en Afrique de l’Ouest. Au Mali, le colonel Assimi Goïta qui avait destitué en août 2020, le président élu Ibrahima Boubacar Keïta (IBK) a écarté en mai 2021 le président et le Premier ministre de transition qu’il avait cooptés quelques mois auparavant. En Guinée, le colonel Mamadi Doumbouya, chef des forces spéciales de l’armée, a lui aussi renversé le président Alpha Condé le 6 septembre dernier. Les juntes au pouvoir dans ces deux pays sont depuis soumises à de fortes pressions internationales pour l’organisation d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, ce qu’elles ne semblent pas pour l’instant pressées de concrétiser.
CD/APA