La Russie et la Chine ont bloqué à l’Organisation des Nations unies (Onu) un texte de la France soutenant les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) contre le Mali.
Le but de ce texte porté par la France, consistait à obtenir l’appui du conseil de sécurité de l’Onu contre la junte au pouvoir au Mali après les sanctions de la Cedeao. Mais la proposition a été bloquée par certains partenaires internationaux, notamment la Russie et la Chine, deux des cinq pays ( avec la France, l’Angleterre et les Etats-Unis) qui disposent d’un droit véto au niveau du conseil de sécurité de l’Onu.
Selon le représentant de la Russie à l’Onu, Vassily Nebenza, « il serait irresponsable, dans les circonstances actuelles, de laisser ce pays (le Mali) s’en remettre à son destin, notamment pour ce qui est de réduire l’aide militaire et socioéconomique ». Moscou, principal allié de Bamako dans cette crise avec la Cedeao et la France, soutient que « l’imposition de sanctions contre le Mali pourrait encore faire dégénérer la situation pour la population civile ».
Une position battue en brèche par la France et les Etats Unis. Ces deux partenaires du Mali se disent opposés à une transition qui durerait cinq ans. La France qui assure la présidence tournante de l’Union européenne soutient la « position très claire et ferme de la Cedeao face aux « dérives de la junte ». Paris annonce que l’Europe des 25 qui se réunit ce jeudi 14 et vendredi 15 janvier 2022 à Brest (France) se préparait à son tour à renforcer les sanctions contre le Mali.
De son côté, le département d’Etat américain exhorte « le gouvernement de transition à tenir son engagement envers le peuple malien de ramener la démocratie dans le pays ». L’ambassadrice américaine à l’Onu, Linda Thomas-Greenfield estime qu’« une transition de cinq ans ne ferait que prolonger la douleur du peuple malien ». De ce fait, la diplomate appelle à des élections « libres, équitables transparentes » dans les plus brefs délais au Mali.
En proie au jihadisme, le Mali est ainsi devenu le théâtre d’une nouvelle guerre d’influence pour ne pas dire une nouvelle guerre entre Moscou et Paris. Le rapprochement de cette ancienne colonie française avec la Russie ravive les mauvais souvenirs de la guerre froide pour Paris dans certaines de ses colonies après les indépendances. Dans une sortie acerbe, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian accuse « les mercenaires russes de soutenir la junte malienne sous le couvert de luttes anti-djihadistes ».
CD/APA