Le président des mareyeurs importateurs du port d’Abidjan, Touré Mamadou, a appelé mercredi le gouvernement à « revoir » la mesure de plafonnement du prix du Kg de thon, au risque de « tuer » les opérateurs, lors d’une conférence de presse.
Le gouvernement a « plafonné (le 22 décembre 2021) le prix du Kg du poisson garba (faux thon), toute taxe comprise, appliqué par les détaillants de « garbadrome » à 850 Fcfa dans le District autonome d’Abidjan et dans un rayon de 300 Km; et à 900 Fcfa au-delà ».
« Supposons que l’armateur accepte de nous vendre à 400 F CFA le kg. Pour sortir le poisson du port, le Kg nous revient au minimum 650 F CFA, alors d’où sort le plafonnement des prix ? Qui supporte la perte ? L’État va compenser ça comment ? », a lancé M. Touré.
Pour le président des mareyeurs importateurs, l’Etat devrait tenir compte des pertes consécutives à cette décision, qui selon lui est « une grave erreur » qui devrait être corrigée, c’est pourquoi les acteurs demandent au gouvernement de « revoir sa position ».
À ses côtés, M. Touré Mamadou, avait M. Patrick Zasso, un acteur du secteur, qui a martelé que « les frais de douanes et du port restent trop chers, voir impossibles », mentionnant que « le thon à lui seul a trois types de dédouanements », ce qui rend les choses plus difficiles pour ses opérateurs.
Cette décision du gouvernement intervient suite à l’affaire de pénurie de thon. Airon, un gros importateur a récemment déclaré, à en croire M. Zasso, qu’ »il avait une pénurie de thon en Côte d’Ivoire alors que le moment ne s’y prêtait guère ».
M. Touré a fait remarquer que « pour fixer un prix qui s’applique à tous, il aurait fallu associer tous les opérateurs », car le cours du « poisson est comme le dollar, c’est flexible, ça monte, ça descend, quand il y a poisson, il y a son prix, quand il n’y a pas de poissons, il y a son prix ».
Il a fait observer que pour faire bouger un thonier ou un bateau, il faut dépenser 300 millions. En outre, ce sont les Français, les Chinois et les Coréens qui opèrent en mer pour approvisionner le marché ivoirien.
Le thon vendu en Côte d’Ivoire, indiquera-t-il, vient des Îles Seychelles, du Ghana, pays voisin à la Côte d’Ivoire ou du Sénégal. Une fois au port d’Abidjan, le thon subit « trois taxes » et si cette décision est maintenue il pourrait avoir une pénurie.
Dans cet élan, le président des mareyeurs importateurs du port d’Abidjan, Touré Mamadou, a plaidé pour que l’Etat de Côte d’Ivoire « élimine les taxes sur le poisson thon » au risque de « nous arracher la filière », voire sortir les Ivoiriens de ce secteur.
AP/ls/APA