Le processus électoral au Sénégal est « fiable », si on prend en considération l’étape partant des bureaux de vote jusqu’à la proclamation des résultats, a soutenu le président de l’Union des magistrats, Souleymane Téliko, attestant que, dans ce cadre, tout se fait « dans la transparence », en présence des acteurs politiques, de l’instance de supervision des élections et de la société civile.
«Le processus électoral a jusqu’ici été un processus fiable. Si vous considérez l’étape qui part des bureaux de vote jusqu’à la proclamation définitive des résultats, c’est une étape qui se fait dans la transparence avec la présence des représentants des candidats, de la Cena (Commission électorale nationale autonome) et de la société civile », a dit le magistrat qui était, mercredi, l’invité du Grand oral de l’Agence de presse africaine (APA).
Téliko était interpellé sur les états d’âme de certains opposants qui, concernant leur candidature à la présidentielle, ont eu des difficultés au sujet de la vérification de leurs parrainages par le Conseil constitutionnel.
Sur 27 candidats dont les dossiers de parrainage ont été reçus, seuls cinq ont été acceptés, trois ont 48h pour rectifier et là où les 19 autres sont définitivement recalés. Toutefois, 23 candidats, des recalés et des non recalés, ont signé mardi un communiqué de presse dans lequel ils déclarent se liguer contre le parrainage et de durcir le combat face au pouvoir.
« La nouveauté, c’est le parrainage. C’est un dispositif qui n’avait jamais été mis en place jusqu’ici. Et comme toute nouveauté, il y a toujours des appréhensions (méconnaissances, fichier, rejets parrains, …) », a relevé Souleymane Téliko.
Toutefois, « je pense que c’est peut-être après les élections qu’on pourra faire le bilan de tout ça pour savoir exactement où se trouve le problème ».
Par ailleurs, le président Téliko a noté que les recommandations de l’UMS, faites lors du lancement de son projet intitulé « Sunu election » pour définir le rôle et la responsabilité des magistrats dans le processus électoral, ont été prises en compte « en partie » concernant le parrainage.
Les recommandations portent notamment sur la mise en place d’un procédé de « contrôle transparent et inclusif » par le Conseil constitutionnel en permettant notamment à tous les représentants de candidats et même à la société civile « de voir concrètement » comment se fait le contrôle « pour qu’il n’y ait aucune suspicion ».
« Maintenant, (…) il y a sept représentants de la société civile qui sont là-bas. Peut-être, eux, ils pourront dire comment se passe le parrainage. Mais pour le moment, je ne suis pas en mesure de faire une appréciation précise sur le degré de fiabilité des modalités du contrôle. Peut-être qu’après les élections, on pourra le faire », a dit le président de l’UMS, soulignant qu’il « n’ose pas imaginer » l’existence d’un « mauvais fichier » comme l’a récemment laissé croire une partie de la presse locale.
« Notre travail, comme je l’ai dit, commence avec les bureaux de vote jusqu’à la proclamation des résultats. Il n’y a que le Conseil constitutionnel qui travaille sur le fichier et la Daf (Direction de l’automatisation des fichiers). Je suppose que la Daf est supposée remettre au Conseil constitutionnel un bon fichier », a affirmé le magistrat, notant ainsi qu’il « appartiendra » aux différentes entités citées plus haut « de donner des appréciations sur ça ».
ODL/cat/APA