Les journaux camerounais parus jeudi consacrent de larges espaces à l’actualité économique nationale, sans pour autant s’éloigner de la sphère politique en rapport avec le récent réaménagement gouvernemental et les échos du palais présidentiel.
L’absence du consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals dans la liste restreinte d’opérateurs pré qualifiés pour la concession du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala, la métropole économique, où il exerce pourtant en maître depuis 2005, n’a pas manqué de susciter l’étonnement de plusieurs publications à l’instar de The Guardian Post, qui évoque la grosse désillusion d’un groupe s’étant taillé un quasi-monopole sur cette place portuaire, mais également dans le domaine du transport ferroviaire.
Opérant localement sous la dénomination de Douala International Terminal (DIT), ce regroupement, rappelle Défis Actuels, a investi 50 milliards FCFA dans l’affaire au cours de la période de concession lancée en 2005 et qui s’achève à la fin de cette année.
Opérateur de concessions portuaires (DIT/Kribi Conteneurs Terminal) et ferroviaire (Camrail), Bolloré Transport & Logistics Cameroun, rappelle Le Jour, spécialiste du transport et de la logistique dans tous les secteurs économiques importants de la région, est présente au Cameroun depuis un demi-siècle.
Sur fond de lobbying serré, c’est désormais cinq prétendants qui sont à la manœuvre pour rafler la mise, prévient Le Quotidien de l’Économie : CMA Terminals, basé à Marseille en France, la société émiratie Dubaï Port World, Hutchison Port Investments Ltd, immatriculée aux Iles Caïmans, le saoudien Red Sea Gateway Terminal et Terminal Investment Ltd, basée à Genève en Suisse.
Évitant soigneusement cette bataille de mastodontes, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune préfère saluer l’attribution, par le PAD, de 10 hectares sur son site à la République du Tchad, pays enclavé, pour servir de base logistique pour les opérations de transit et de sécurisation de ses marchandises.
Mais davantage, cette publication revient sur le discours, prononcé la veille par le chef de l’État Paul Biya, à l’occasion de la présentation des vœux du corps diplomatique, a plaidé pour un monde plus solidaire face à l’isolationnisme et au protectionnisme qui créent l’instabilité dans les relations internationales.
Des cérémonies de vœux au président de la République des corps constitués nationaux et internationaux, Mutations a relevé moult curiosités, allant du dispositif protocolaire inhabituel mis en place au décor spécial en passant par l’absence des principales figures de l’opposition.
La tradition a été respectée, pour la 37ème fois sous Paul Biya, constate L’Épervier, saluant également les multiples innovations et commodités apportées par le palais présidentiel pour rendre encore plus convivial l’accueil des invités.
Le chef de l’État insiste donc sur l’instabilité persistante, le terrorisme et les déséquilibres commerciaux dans le monde provoqués par les politiques géostratégiques des superpuissances, fait observer The Horizon, mais en même temps évite les recommandations de la communauté diplomatique à son gouvernement, au moment où les ambassadeurs basés à Yaoundé appellent à un dialogue inclusif et à un accès généralisé des organismes humanitaires aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, frappées depuis plus de 2 ans par une féroce crise sécessionniste.
«Biya ignore la crise anglophone», s’insurge également The Guardian Post mais ne saurait ignorer que les diplomates accrédités à Yaoundé lui demandent d’engager un dialogue inclusif pour mettre fin au conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et s’engagent dans le même temps à accompagner le gouvernement dans ses efforts pour rétablir la paix dans ces régions agitées.
FCEB/cat/APA