Martin Fayulu s’est déclaré «président légitime » et a qualifié de « hold-up constitutionnel » le verdict de la Cour constitutionnelle proclamant Félix Tshisékédi vainqueur définitif de l’élection présidentielle du 30 décembre dernier en République démocratique du Congo (RDC) .
« Je me considère comme le président légitime de la RDC. Dés lors, je demande au peuple congolais de ne pas reconnaître tout individu qui se prévaudrait illégalement de ce qualité ni obéir aux ordres qui émaneraient de lui », a notamment dit M. Fayulu, le candidat de la coalition « Lamuka, réveillez-vous », dans une déclaration faite peu après que la Cour constitutionnelle a déclaré, samedi tard dans la nuit, Félix Tshisékédi nouveau président de la RDC.
La Cour constitutionnelle, composée de neuf juges, confirme ainsi les résultats provisoires proclamés le 10 janvier dernier par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et consacrant la victoire de Tshisékédi avec 38,57% des suffrages contre 34, 8 % pour Martin Fayulu et 23,8% pour Ramadany Sharari, le candidat de la mouvance présidentielle.
Pour Matin Fayulu, candidat de l’opposition commune, cet arrêt rendu par la Cour constitutionnelle « ne respecte ni les lois de la République ni les règles les plus élémentaires de la démocratie et de la morale ».
Il a ajouté que la Cour constitutionnelle tout comme la Céni sont au « service d’un individu et d’un régime dictatorial » au profit desquels ils ont falsifié des procès-verbaux en vue de « servir une cause injuste afin de pérenniser un régime honni par le peuple »
Partant de là, Fayulu a, d’une part, demandé à la communauté internationale de ne pas reconnaître le président proclamé par la Cour constitutionnelle et, d’autre part, à ses compatriotes de s’opposer à l’arrêt rendu par l’instance judiciaire.
Avant de confirmer la victoire de Tshisékédi, la Cour constitutionnelle avait rejeté les recours déposés par Fayulu et qualifié de « non-fondé » le recomptage des voix demandé par ce dernier.
Le verdict rendu par la Cour constitutionnelle est intervenu deux jours avant la mission que l’Union africaine (UA) a prévu d’envoyer lundi à Kinshasa. En attendant, l’organisation continentale avait demandé aux autorités congolaises de suspendre la proclamation définitive des résultats de la présidentielle.
En réponse, le porte parole du Gouvernement, Lambert Mandé, avait déclaré que la Cour constitutionnelle de son pays ne laisserait à qui que ce soit le soin de lui dicter son travail.
CAT/APA