Odette Ehui Agnero, la présidente nationale des femmes du Rhdp (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix), a joué le « jeu » du parti au pouvoir, selon une note des femmes du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir).
Mme Odette Éhui Agnéro avait qualifié de « dérives langagiaires » les propos du président du Pdci, Henri Konan Bedie, qui a entre autres qualifié les membres du Rhdp de « fils adultérins » d’Houphouët-Boigny, dans une déclaration.
En réplique, les femmes du Pdci, font à leur tour cette note. Pour elles, Mme Odette Ehui Agnero « ne comprend pas qu’en venant parader sur la place publique contre le président du Pdci », son parti d’origine, « elle fait tout simplement le jeu cynique de ses nouveaux associés ».
Dans la note signée de la présidente de l’Union des femmes urbaines du Pdci, Sita Coulibaly, le Parti unifié Rhdp « l’utilise pour déshonorer un bienfaiteur (l’ex-président Henri Konan Bédié) à qui elle doit toute son ascension politique ».
Le 26 janvier 2016, alors que se tenait à Abidjan le premier congrès ordinaire du Parti unifié Rhdp, M. Bédié rencontrait à Daoukro (Est ivoirien), dans sa ville natale, des jeunes de son parti. À cours de cette occasion , il a soutenu que ses militants portent l’esprit d’Houphouët-Boigny, fondateur du Pdci.
Ces propos de M. Bédié sont « du mépris pour ces vaillants militants, braves femmes et ces jeunes intrépides, épris de paix » au Rhdp, avait affirmé Mme Ehui, ex-présidente des femmes urbaines du Pdci (Ufpdci), qui a déploré des « affirmations gratuites ; des accusations graves et des injures ».
« Mme Odette Éhui Agnéro, ancienne présidente de l’Ufpdci Urbaine à qui il ne suffit visiblement pas d’avoir trahi ses camarades, a cru devoir prendre la parole et secouer un index arrogant à l’adresse du président Bédié », a dénoncé Sita Coulibaly, la nouvelle présidente des femmes urbaines du Pdci.
Pour Mme Sita Coulibaly, M. Bédié est « un bienfaiteur à qui elle ne doit donc que de la reconnaissance ! Beaucoup de femmes étaient sûrement plus qualifiées qu’elle pour élever la voix ce lundi-là », lors de la déclaration des femmes Rhdp contre les dires du chef du Pdci.
« C’est terriblement affligeant qu’à peine sortie des rangs des femmes du Pdci-Rda, Mme Odette Éhui Agnéro ait perdu les bonnes habitudes dont elle devait donner l’exemple et même être le modèle incarné, pour être elle-même respectée de ses troupes », a-t-elle poursuivi.
M. Bédié a parlé « d’enfants adultérins de l’houphouétisme (…). Nous sommes tristes pour ceux qui, comme Mme Odette Éhui Agnéro, ont donné à cette métaphore le sens le plus trivial, en allant jusqu’à expliquer que Félix Houphouët-Boigny n’a pas commis d’adultère », a-t-elle relevé.
« À la suite du président Bédié, nous affirmons nous aussi que les héritiers de Félix Houphouët-Boigny ne sont qu’au Pdci et nulle part ailleurs », a martelé Mme Sita Coulibaly, dénonçant une volonté des militants du Pdci ayant rejoint le Rhdp chercher à faire disparaître l’ex-parti unique.
M. Bernard Éhui Koutoua et Mme Odette Éhui Agnéro ont commencé leurs carrières politiques, très jeunes au Pdci. L’homme, lui, a été l’un des plus jeunes ministres de Félix Houphouët-Boigny, fondateur du Pdci. Quant à son épouse, elle a été portée en 2014 à la tête de l’Ufpdci urbaine.
« L’un et l’autre ont tout reçu du Pdci. Nous regrettons (…). C’est vrai que l’intérêt guide les actes de tous les humains sur cette terre. On pouvait, malgré tout, attendre que la faim ne soit pas la justification de cette traîtrise-là », conclut la note.
AP/ls/APA