Un Guide de bonnes pratiques de traçabilité du secteur anacarde visant à améliorer l’accès des PME au marché de la transformation des noix de cajou en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, a été lancé mardi dans les locaux de la Banque mondiale (BM) à Abidjan.
Ce guide a été élaboré par la Société financière internationale (SFI), une branche de la Banque mondiale, en partenariat avec l’Etat de Côte d’Ivoire, le Gouvernement du Canada et le Conseil Coton-Anacarde CCA), structure chargée de réguler la filière.
Il vise notamment à accompagner le Conseil Coton-Anacarde à former certains transformateurs de noix de cajou à la traçabilité des produits et améliorer l’accès au marché des PME au niveau du secteur de la transformation des noix de cajou en Côte d’Ivoire.
Selon David Ivanovic, spécialiste en agro-business à la SFI, cet outil a pour but de renforcer les capacités des transformateurs de noix de cajou afin de mettre en place un système de management de la qualité en conformité avec les exigences réglementaires et commerciales du marché international.
« Ce guide répond à des exigences claires du marché international. Si la Côte d’Ivoire veut exporter des produits à très haute valeur ajoutée, elle doit répondre à des exigences de qualité et de salubrité des marchés internationaux tel que ceux de l’Union européenne ou de l’Amérique du Nord », a-t-il dit.
Un des grands challenges du secteur de la transformation de l’anacarde en Côte d’Ivoire est « la compétition avec les exportateurs de noix de cajou brut qui, eux, ont accès à du capital moins cher qui vient de l’Inde ou du Vietnam », a-t-il poursuivi.
Le guide est un outil de la stratégie d’accompagnement du Conseil coton-anacarde pour répondre aux besoins des entreprises qui transforment la noix de cajou, a-t-il souligné, soulignant qu’il permet de gérer l’information au sein d’une usine, la qualité ainsi que tout ce qui rentre et sort en termes de produits.
La SFI, appuyée par le Canada a mis en œuvre le programme « Investment Climate Agribusiness » dont le but est d’accompagner le gouvernement ivoirien dans la mise aux normes et standards des produits transformés d’anacarde et de faciliter l’accès au financement pour les acteurs de la filière.
Selon l’ambassadeur du Canada en Côte d’Ivoire, Julie Shouldice, le lancement du Guide de bonnes pratiques de traçabilité fait partie d’un projet multi-pays de $10 millions de dollars (5,8 milliards de Fcfa) financé par le Canada.
Ce financement vise à améliorer l’accès aux marchés pour les petits et moyens agriculteurs au Kenya, au Ghana, au Liberia, en Sierra Léone, en Ethiopie, en Guinée-Bissau, au Burkina Faso, au Cameroun ainsi qu’ en Côte d’Ivoire.
Le Canada, expliquera-t-elle, s’est investi dans cette approche multi-pays dans l’esprit de l’agenda 2030 en vue du développement durable, « la réduction de la pauvreté, la transparence, le partenariat, l’innovation, le travail décent, la croissance économique durable et l’égalité entre les sexes ».
Ce projet s’inscrit par ailleurs dans la Politique d’aide internationale féministe, lancée en 2017 par le Canada avec une priorité vers la croissance inclusive, et fait partie d’un financement panafricain. En Côte d’Ivoire, il devrait permettre d’accroître l’investissement privé et créer des emplois.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de noix de cajou, avec une production de plus de 760.000 tonnes en 2018. Cependant, près de 90 % des noix sont exportées sans aucune valeur ajoutée vers des pays comme l’Inde et le Vietnam.
Le pays qui transforme actuellement moins de 10% de sa production envisage de transformer 50% des noix de cajou sur son sol, soit environ 400.000 tonnes. Dans cet élan, le Guide de bonnes pratiques de traçabilité de la noix de cajou devrait booster la compétitivité du secteur.
AP/ls/APA