Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto ainsi que 203 proches collaborateurs, alliés et sympathisants, ont été mis sous mandat de détention provisoire à la prison principale de Yaoundé, la capitale du pays, dans la nuit de mardi à mercredi pour, entre autres, hostilité contre la patrie, rébellion de groupe, insurrection, incitation à la révolte, perturbation de la circulation des personnes et des biens, a constaté APA sur place.
L’audience devant cette cour d’exception, débutée vers 23 heures (heure locale), s’est déroulée dans une ambiance électrique, des soldats de faction ayant fermement éloigné tous les curieux et membres des familles des concernés, et les axes y menant ayant été prohibés à la circulation.
Arrêtés entre le 24 et le 26 janvier dans la métropole économique, Douala, mais aussi à Bafoussam, Mbouda (Ouest) et à Yaoundé, les prévenus, qui protestaient contre le « hold-up» de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 par le régime Biya, sont accusés d’avoir organisé des manifestations de rue interdites par les autorités préfectorales pour «menaces de troubles à l’ordre public».
Le vice-président et membre du collectif des avocats du MRC, Emmanuel Simh, a évoqué une «dictature féroce» et une «prise en otage» des prévenus, qui risquent jusqu’à la peine de mort si les charges retenues contre eux étaient confirmées par le tribunal militaire.
Dans un message à la jeunesse camerounaise, qui lundi célébrait les 53 ans de sa Fête nationale, Maurice Kamto, rappelant que «le combat pour la liberté n’a jamais été un long fleuve tranquille», a dénoncé une «violation flagrante de toutes les règles de procédure» qui a fini par le conduire en prison.
Il a ensuite indiqué, à l’intention de ses interlocuteurs, que toutes les tracasseries aujourd’hui subies, ne devaient donc pas susciter en eux crainte et angoisse. Mais, cela doit renforcer leur conviction qu’il faut indispensablement que les forces du changement, issues de l’ensemble de la nation, se lèvent contre le pouvoir avilissant déterminé à entraîner le Cameroun «vers l’insignifiance, l’incertitude et le délitement total».
Maurice Kamto qui a toujours proclamé sa victoire à l’élection présidentielle du 7 octobre, est arrivé en 2ème position avec 14,23% de suffrages valablement exprimés derrière le chef de l’État sortant Paul Biya (71,28%).
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