La nouvelle escalade du conflit sécessionniste anglophone, mais aussi la situation préoccupante des droits de l’homme, constituent l’essentiel du menu des journaux camerounais parus mardi.
«Conférence générale anglophone : le doute cardinal» : à travers ce jeu de mots en grande manchette, Mutations revisite le projet porté par le cardinal Christian Tumi et plusieurs autres dignitaires religieux, qui depuis octobre 2018 doivent affronter toutes sortes d’obstacles pour faire tenir un conclave qui, selon ses promoteurs, pourrait constituer un début de solution à la crise sécessionniste qui déchire et ensanglante les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Parallèlement à cette initiative de la société civile qui piétine, le gouvernement, rappelle Émergence, avait cru bien faire en créant, en fin novembre dernier, un Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants de la secte islamiste Boko Haram et des groupes armés des régions anglophones.
Sauf que cette sorte de panacée, constate la publication, est royalement snobée par les séparatistes au même titre les autres initiatives gouvernementales.
Pendant ce temps, déplore The Guardian Post, voici que les groupes armés multiplient les attaques contre les hôpitaux où un grand nombre de morts est désormais à craindre, surtout chez les patients en phase terminale, plus que jamais menacés par la fermeture des établissements de santé et la désertion du personnel médical.
Rien n’est décidément épargné dans cette escalade, soupire Intégration, constatant que les dignitaires du régime de Yaoundé et originaires des zones en guerre sont également les cibles privilégiées des sécessionnistes à l’instar du secrétaire général adjoint à la présidence de la République, Paul Elung Che, dont la maison vient d’être incendiée dans le Sud-Ouest.
À Kumba, face au chaos grandissant, les populations bravent les risques d’être tuées et organisent des marches pour le retour de la paix, constate, images à l’appui, Eden.
Le conflit continue également de déborder dans les zones francophones, alerte Le Jour qui rend compte de l’assassinat, dimanche dans l’arrondissement de Mombo (Littoral), deux habitants par des hommes armés, non encore identifiés. Les assaillants, présentés comme des sécessionnistes venus de la région du Sud-Ouest voisine, ont réussi à prendre le large une fois leur forfait commis.
Moins chanceux, 4 autres présumés séparatistes, qui viennent d’être interpellés dans la lointaine région du Sud, ont, selon le même journal, reconnu avoir exécuté des militaires, gendarmes et policiers dans les régions anglophones.
En lien avec la crise anglophone, et dans un rapport dont Émergence publie de larges extraits, le ministère de la Justice confirme des atteintes aux droits de l’homme et des centaines de détentions illégales, perpétrées par les forces de défense et de sécurité dans les régions sous conflit.
Des droits bafoués, renchérit Le Messager, il y en a également à profusion dans le cadre de l’«opération mains propres» lancée voici une décennie par le gouvernement contre les gestionnaires véreux.
Sauf qu’ici, explique le quotidien à capitaux privés, des dizaines de personnes, en attente de jugement pendant des années, ont trouvé la mort derrière les barreaux dans des conditions inhumaines.
FCEB/cat/APA