Les avocats de la défense du leader séparatiste Sissiku Ayuk Tabe et neuf de ses lieutenants ont quitté, mercredi, avec fracas la salle d’audience du tribunal militaire de Yaoundé en protestation en protestation contre le refus d’admission, par la cour, des préalables avant l’ouverture éventuelle des débats, a constaté APA.
En effet, à l’audience du 10 janvier dernier, la défense des mis en cause avait mis en avant le statut de réfugiés et demandeurs d’asile au Nigeria des accusés pour exiger leur rapatriement et leur éventuel jugement dans ce pays voisin, d’où ils furent extradés en début d’année 2018.
Cependant, pour le tribunal militaire, même si les documents produits par les inculpés à savoir les cartes de réfugiés et de demandeurs d’asile, mentionnant que les mis en cause sont de «nationalité camerounaise», peuvent être admis au dossier, ils ne peuvent en rien conférer à ceux-ci l’immunité pour ne pas être jugés en terre camerounaise.
Le prononcé du défaut de compétence de la cour, encore appelé «jugement avant-dire-droit», soulevé par les avocats, constitue, selon les juges militaires, le préalable pour une justice sereine et équitable.
Face à cet imbroglio, la défense a annoncé le boycott de l’audience du 7 mars prochain pour manifester sa désapprobation, déniant ainsi au tribunal militaire l’aptitude de juger cette affaire.
Sissiku Ayuk Tabe et ses lieutenants s’étaient autoproclamés dirigeants de la «république d’Ambazonie » regroupant les régions anglophones camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Ils sont accusées, entre autres, d’apologie du terrorisme, financement d’actes de terrorisme, complicité d’actes de terrorisme, sécession, insurrection, révolution, hostilité contre la patrie, propagation de fausses nouvelles, atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État ou encore défaut de carte nationale d’identité.
FCEB/ard/te/APA