Le ministre ivoirien de l’Environnement et du développement durable, Joseph Séka Séka, a procédé mercredi à l’ouverture du premier dialogue régional avec le privé en vue de l’implication de ce secteur dans la mise en œuvre d’actions pour le renforcement de la résilience du littoral ouest-africain face aux changements climatiques, lors d’une cérémonie à Abidjan.
Ce dialogue régional avec le secteur privé, qui se déroule du 27 au 28 février 2019, s’inscrit dans le cadre du Programme WACA (West africa coastal areas management program). Il vise à aider les pays du littoral ouest-africain à gérer d’une manière durable la zone côtière.
Selon Peter Kristensen, chargé de la gestion des programmes sur l’environnement et les ressources naturelles à la Banque mondiale, à Washington, ce projet comprend un volet concernant le financement de projets des pays et l’intégration régionale.
« Ce n’est pas seulement la Banque mondiale qui a le fonds, il y a d’autres bailleurs de fonds et le secteur privé » et à travers cet atelier « il s’agit de voir comment le secteur privé peut jouer un rôle durable dans la préservation de la zone côtière », a indiqué M. Kristensen, responsable du programme WACA à la Banque mondiale.
Le littoral ouest-africain est notamment affecté par l’érosion côtière et l’utilisation du sable qui favorise l’avancée de la mer. Par ailleurs, la fragilisation des côtes par la pression anthropique avec l’élévation du niveau de la mer, provoque un recul moyen de un à trois mètres par an.
« Une telle situation menace fortement les infrastructures économiques de premier plan de notre pays comme la société ivoirienne de raffinage, l’aéroport d’Abidjan, les ports autonomes d’Abidjan et de San-Pedro ainsi que les installations à usage d’habitation », a dit M. Séka Séka.
Il a fait savoir qu’un phénomène exceptionnel marin est survenu dans le village de Lahou-Kpanda, dans le Sud ivoirien, en janvier, où une soixantaine de tombes ont été arrachées et englouties dans la mer, une illustration de cette « forte menace » qui pèse sur les populations côtières.
L’appui financier spécifique accordé par l’administration de la Banque mondiale pour le projet WACA est estimé à 225 millions de dollars (129,65 milliards Fcfa) pour six pays et pour l’intégration régionale. Selon M. Kritisensen, une enveloppe entre 30 et 40 millions (17,28 milliards Fcfa à 23,04 milliards Fcfa) devrait être allouée à chacun de ces six pays pour des interventions spécifiques.
Les six pays bénéficiaires du premier projet régional WACA sont la Mauritanie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin et Sao Tomé. Pour chacun de ces pays il est prévu des aspects transfrontaliers à adresser. En outre, le Nigeria et la Gambie devront être ajoutés à ce projet.
« Au Ghana, l’Université de Cap Coast a été (récemment) sélectionnée pour le programme WACA et va engager des programmes de formation qui devraient permettre de former des jeunes, de futurs ingénieurs et autres administrateurs dans la sous-région », a poursuivi M. Kritisensen.
Le littoral ouest-africain s’étend de la Mauritanie au Gabon et comprend 17 pays. Il abrite près d’un tiers de la population de ces États. Le programme WACA devrait permettre la résilience des zones côtières de ces pays à travers des actions d’aménagement et de gestion intégrée du littoral.
AP/ls/APA