Plusieurs enseignants grévistes du préscolaire et du primaire des écoles publiques en Côte d’Ivoire, ont déserté lundi les salles de classe à Abidjan comme à l’intérieur du pays, en dépit d’un appel de la ministre de l’Éducation nationale à la reprise des cours.
Dès 7h00 GMT, les élèves avaient pris d’assaut les salles de classe dans les différents établissements publics primaires, mais l’absence d’un grand nombre d’enseignants donnait ostensiblement l’air d’une poursuite du mot d’ordre de grève des instituteurs.
Au « Groupe scolaire Abidjan Nord Abobo », située derrière la grande mosquée d’Abobo, une commune populaire dans le Nord de la capitale économique ivoirienne, seulement quatre élèves étaient présents dans la cour de l’école à 8h00, où plusieurs classes restaient fermées.
A l’école Mondo et au Groupe scolaire Lac, à Koumassi, dans le Sud d’Abidjan, des élèves étaient très nombreux dans la cour en raison du débrayage des enseignants. Certains écoliers ont regagné leur maison avec leurs parents.
Ce paysage était également observé dans plusieurs écoles à Marcory, notamment à l’École primaire publique (EPP) Biaka Boda, au Groupe scolaire Mea Kouadio, à l’EPP Avenue de Côte d’Ivoire, de même que dans les écoles Gbon Coulibaly 1 et 2 de la commune.
Dans la plupart de ces écoles, des enseignants étaient présents, mais ne donnaient pas cours. Interrogé, un instituteur a indiqué qu’il ne pouvait pas progresser dans le programme au risque de pénaliser certains élèves d’où il ne pouvait que faire des révisions.
Plusieurs écoles préscolaires et primaires publiques dont EPP Mamianou et RAN à Koko étaient fermées à Bouaké, la métropole du centre ivoirien. Dans certaines établissements, quelques instituteurs ont répondu présents avant d’inviter les élèves à rentrer à la maison.
La Coalition des syndicats du secteur éducatif et formation de Côte d’Ivoire (COSEFCI) maintient toujours son mot d’ordre de grève dans l’attente de voir ce que le ministère de tutelle apportera de concret aux enseignants.
Selon son porte-parole, Pacôme Attaby, interrogé ce lundi par APA, « la plupart des écoles restent fermées » et la grève est « largement suivie » dans le pays, hormis quelques établissements où des enseignants proches du pouvoir sont allés faire cours.
L’organisation syndicale « maintient son mot d’ordre dans l’attente de voir ce (que le ministère de l’Éducation nationale) apportera de concret aux enseignants », écrit le directoire qui marque toutefois son accord pour un nouveau cadre de discussions, dans une note.
La ministre de l’Éducation nationale, assistée des directeurs de Cabinet de la Fonction publique et de l’Enseignement supérieur, a rencontré le 1er mars 2019 les syndicats grévistes aux fins de trouver des solutions aux revendications posées.
Selon le directoire de la COSEFCI, « elle a promis un autre cadre de discussions contre la suspension (du) mot d’ordre ». En dépit de cet appel, la faîtière poursuit sa grève jusqu’à nouvel ordre et compte donner une suite à son action lors d’une Assemblée générale bilan mercredi.
Dans une déclaration, l’Intersyndicale de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (ISEPPCI), a à la suite d’une Assemblée générale tenue samedi, appelé à la reprise des cours lundi, mais suspend à compter du 3 mars 2019 son mot d’ordre de grève pour un mois.
AP/SY/CK/ls/APA