De l’économie à la politique en passant par le social, le football, les crises identitaires ou encore la gouvernance, le moins qu’on puisse constater est que la tonalité générale des journaux camerounais parus vendredi ne prête pas à la réjouissance sur la situation du pays.
Avec pour titre «Consommation : alerte sur la hausse généralisée des prix sur le marché», le tri-hebdomadaire spécialisé EcoMatin semble résumer le climat économique du pays et alerte sur une inflation en catimini des produits de grande consommation que sont le poisson, le lait, les boissons, l’internet et même les transferts électroniques d’argent.
Expression Économique, pour illustrer l’angoisse qui monte chez les consommateurs, se penche juste sur le cas de la bière dont «l’État fermente un vol de 35 milliards FCFA» : nonobstant la hausse récente et homologuée de 50 FCFA sur les prix des boissons, les sociétés brassicoles continuent d’appliquer des augmentations allant jusqu’à 100 FCFA qui leurs permettront d’engranger 35 milliards FCFA supplémentaires en toute légalité, pour une consommation annuelle de 654 millions de litres.
Boisson pour boisson, Le Jour consacre sa principale manchette à un phénomène de plus en plus inquiétant : la qualité de «l’eau qui fait peur», celle réputée potable, proposée par la société nationale Camwater et que les consommateurs hésitent à boire.
Ainsi, relate la publication, déçus par la qualité douteuse du liquide qu’ils reçoivent dans leurs robinets, les consommateurs sont contraints de se rabattre sur l’eau minérale, les filtres à eau ou encore les forages.
Et, alors que Le Financier d’Afrique signale le lancement de la campagne agricole à Bangangté (Ouest), son confrère Le Jour s’émeut sur l’agonie de la filière cacao, dont le Cameroun est le 5ème producteur mondial, qui compte pour près de 15% des revenus d’exportation et 2,1% du produit intérieur brut (PIB) et qui souffre de la baisse de l’offre du matériel végétal, de l’inadéquation des ressources humaines, de la paupérisation des producteurs, de l’insatisfaction des acheteurs ou encore de l’enclavement des bassins.
Présentant l’édition 2019 du guide bilingue intitulé «Les atouts économiques du Cameroun», le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, dans ce domaine justement, convient que «le secteur agro-pastoral demeure certainement l’un de ceux où le pays a beaucoup de choses à faire valoir».
S’il y a un domaine où le gouvernement et les créateurs de richesse ne semblent pas près de s’entendre, c’est bien celui du climat des affaires qui, selon Baromètre Communautaire, a certes enregistré des avancées, par visiblement pas assez pour les patrons dont le président, Célestin Tawamba, s’exprime justement et sévèrement dans les colonnes du Quotidien de l’Économie, particulièrement dans les secteurs de la fiscalité et du développement des entreprises.
Voici, renchérit L’œil du Sahel, un des indicateurs de ce que rien ne va : considéré comme «l’Etoile» du pays, la compagnie Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) voit aujourd’hui 5 de ses 6 aéronefs cloués au sol pour des raisons de maintenance résultant d’un besoin de financements de l’État, qui en est le principal actionnaire.
Le Cameroun, à en croire Mutations, est également sur le point de manquer son pari sur les chantiers de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2021, que la Confédération continentale de la discipline lui avait déjà retirée pour cette année : à l’approche du 31 mars, date à laquelle le pays est censé livrer ces infrastructures, un tour sur les différents sites permet en effet «de constater que ce délai ne peut être tenu, s’agissant notamment des infrastructures sportives et hôtelières».
Sur le plan sportif proprement dit, la même publication, sous le titre Cameroun/Comores : ça passe ou ça casse», évalue les chances du pays à la veille du match de la 6ème journée qualificative à la CAN 2019, dont l’organisation a finalement été attribuée à l’Égypte.
Après le nul (1-1) de septembre dernier à Mitsamiouli, les deux adversaires jouent le quitte ou double mais les locaux, 2ème de leur groupe, n’auront besoin que d’un autre nul pour défendre leur titre de champion d’Afrique.
Les poulains du Néerlandais Clarence Seedorf ont révisé leur gamme et la cohésion du groupe, notamment le physique, la technique, et le collectif et, conscients de l’enjeu, auront à cœur de remporter le match ou alors de réaliser un nul pour pouvoir se qualifier pour la CAN égyptienne en juin, résume InfoMatin.
Il y aura du feu samedi dès 16 heures au stade Ahmadou Ahidjo, glisse Le Jour, rappelant que le Cameroun n’a plus perdu sur cette arène depuis 1988.
Pour Cameroon Tribune, c’est d’une opération de séduction qu’il s’agira samedi : la rencontre est la première sortie de prestige du nouvel exécutif fédéral, qui doit offrir des gages au public qu’une meilleure organisation du football camerounais, dont l’image a quelque peu été écornée par le glissement de l’organisation de la CAN 2019, est possible.
FCEB/cat/APA