Les quotidiens burkinabè de ce mercredi commentent largement la démission, la veille, du président algérien Abdelaziz Bouteflika, sans oublier d’évoquer la situation nationale.
«Réconciliation nationale : La CODER pour le retour des exilés», arbore en première page le quotidien à capitaux publics Sidwaya, informant que le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a échangé avec la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER), le lundi 1er avril 2019 à Ouagadougou.
De son côté, Le Quotidien publie une interview du journaliste Lookman Sawadogo qui, à propos des affrontements communautaires au Burkina Faso, pense que «ce que l’on voit aujourd’hui peut préfigurer d’autres situations plus graves».
Le même journal privé reprend à sa une les propos de Jean Hubert Bazié, un opposant politique qui estime qu’au sujet des affrontements meurtriers à Zoaga (Centre-Est) et à Arbinda (Sahel), «le gouvernement burkinabè est coupable de passivité».
En page internationale, Aujourd’hui au Faso, parle de la démission du président algérien, titrant : «Ils ont démissionné Bouteflika en Algérie : Le plus dur reste la +débouteflikisation+».
Selon l’éditorialiste du journal, Abdelaziz Bouteflika aurait certainement rêvé d’un meilleur anniversaire pour ses 20 ans de règne.
«Mais son peuple en a décidé autrement. Un peuple qui vient d’entrer dans l’Histoire. Et comme les dates se coïncident souvent de façon fortuite : c’est en avril 1999, qu’il fut porté à la tête de l’Algérie et c’est ce 2 avril 2019, exactement 20 ans après qu’il quitte ce pouvoir, dans lequel il est tombé dès sa tendre jeunesse», commente le confrère.
Pour sa part, Sidwaya se contente de titrer : «Algérie : Bouteflika jette l’éponge», tandis que Le Pays, quotidien privé, souligne que c’est «une victoire d’étape».
L’Observateur Paalga, le plus ancien des quotidiens privés du Burkina Faso, à son tour, croit savoir qu’il s’agit d’«une démission qui ne règle rien».
Le journal fait observer que «tel un boxeur groggy, renvoyé dans les cordes et acculé dans ses derniers retranchements, le locataire du palais d’Al-Mouradia a donc fini par jeter l’éponge».
Il ajoute que cette démission intervient «après un combat de plusieurs semaines contre la rue qui a d’abord manifesté contre le 5e mandat qu’il voulait se taper, avant de dire non à la prolongation du 4e quand il s’est résolu à renoncer à son projet insensé et à reporter la présidentielle initialement prévue pour le 28 avril prochain».
ALK/cat/APA