Le Maroc constitue un cas exceptionnel de convivialité, de coexistence et de cohabitation entre Musulmans et Juifs, qui ont contribué à la culture et au patrimoine du pays, soutient le journal américain «+The New York Times+, relevant que le Royaume a, ces dernières années, entrepris des mesures importantes pour renforcer et incarner pleinement cette cohabitation.
Dans un article intitulé « L’exception marocaine dans le monde arabe. Le Roi Mohammed VI œuvre pour faire renaître l’héritage juif de son pays », publié dans sa livraison de ce mardi 9 avril 2019, il a été rappelé que la Constitution marocaine de 2011 reconnaît que l’identité du Maroc a été « nourrie et enrichie » en partie par des composantes « hébraïques», ajoutant que le Souverain marocain s’est lancé dans un vaste projet de réhabilitation reflétant son « intérêt particulier » pour le patrimoine culturel et spirituel de la communauté juive marocaine.
Ainsi, plus de 160 cimetières juifs contenant des milliers de pierres tombales ont été découverts, nettoyés et inventoriés avec des fonds marocains. Outre les synagogues, d’anciennes écoles juives ont été aussi rénovées. De même, les noms originaux des quartiers juifs où nombre de ces synagogues ont été érigées pendant des siècles, ont également été rétablis.
D’autres lieux de culte, tels que la splendide synagogue Nahon du XIXe siècle à Tanger, sont érigées en musées. Aussi, la synagogue Ettedgui à Casablanca et le musée juif El Mellah voisin, fondé en 1997 par des juifs marocains ont été restaurés et réhabilités par le Souverain en 2016. El Mellah est le seul musée juif complet dans le monde arabe. Il y en a trois autres au Maroc, rappelle l’article signé Yaëlle Azagury et Anouar Majid.
Les ouvertures s’étendent au système éducatif marocain et à la communauté intellectuelle. L’automne dernier, le Roi Mohammed VI a ordonné que des études sur l’Holocauste soient inscrites au programme du lycée, fait savoir l’article du journal américain. A cela s’ajoute la diffusion d’une émission radiophonique hebdomadaire sur la culture juive, qui met en vedette des juifs s’exprimant dans le dialecte marocain, la darija. Le but de cette émission est donner la parole à des juifs pour relater leur enfance vécue dans les villes marocaines et la coexistence à laquelle ont été témoins.
« Alors qu’il ne reste que 2.500 Juifs dans le Royaume, contre quelque 240.000 dans les années 1940, cet effort peut en effet paraître purement symbolique, voire destiné à renforcer l’image de marque du Maroc dans le monde. Mais, la préservation par le Royaume de l’héritage juif marocain traduit fortement la place légitime des Juifs dans l’histoire du Maroc », affirment les auteurs de l’article.
HA/APA