Les avocats du Burkina Faso, dans une déclaration reçue à APA ce mardi, ont annoncé leur décision de suspendre pendant quatre jours toute participation aux audiences prévues dans les tribunaux du pays.
Selon la déclaration signée par le Bâtonnier de l’ordre des avocats, c’est au terme d’une Assemblée générale extraordinaire, tenue hier lundi à la Maison de l’Avocat, et durant laquelle le constat a été fait «sur les graves dysfonctionnements de l’appareil judiciaire au Burkina Faso», que l’arrêt de travail a été décidé.
En effet, souligne la déclaration, «depuis le mois d’octobre 2018, il y a une interruption d’un pan des activités juridictionnelles notamment, les audiences de flagrants délits, les audiences de citations directes, les audiences devant les juges d’instruction et ce, sur toute l’étendue du territoire ».
Selon le Bâtonnier, le vendredi 19 avril 2019, est venue s’ajouter une interruption de toutes les autres audiences notamment civile, commerciale, administrative, sociale, référé et exécution.
«L’Assemblée générale dénonce cette situation qui engendre une violation massive et indiscriminée des droits humains, en l’occurrence le droit d’être jugé dans un délai raisonnable, le droit d’accès au juge, le droit au principe de la permanence et de la continuité du service public de la justice», indique la déclaration.
Elle ajoute : «à cet égard, la responsabilité de ces violations incombe à l’Etat dont le rôle est de prévenir les dysfonctionnements et de les résoudre quand ils surviennent malgré tout».
« En dépit du trop long temps observé depuis octobre 2018 et les interpellations, les autorités publiques ne montrent pas qu’elles prennent la mesure de la situation gravissime qui prévaut», déplore la déclaration avant de marteler qu’« il est devenu urgent et indispensable de marquer un arrêt afin d’attirer leur attention et susciter la résolution des obstacles au fonctionnement du système judiciaire tout entier».
En plus de l’arrêt de travail de quatre jours, l’Assemblée générale a décidé de «la tenue d’une marche pour le respect de la Justice et des droits humains le lundi 29 avril 2019», souligne la déclaration avant de conclure que « l’Assemblée générale reste saisie de la situation pour envisager d’autres mesures et actions».
ALK/cat/APA