Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto et ses partisans ont annoncé, par voie de communiqué depuis la prison centrale de Yaoundé, la capitale du pays, la reprise, les 1er et 8 juin prochain, des «marches blanches, pacifiques».
Les manifestations projetées entendent ainsi exiger «la libération immédiate et sans conditions» de celui qui se considère comme le «président élu» du pays, d’autres dirigeants dudit parti, de leurs alliés et de quelque 200 sympathisants, «illégalement et arbitrairement arrêtés puis incarcérés» après les marches du 26 janvier dernier.
Ils entendent aussi dire «non» à l’exclusion déguisée du MRC et de ses partis alliés du jeu politique, à la sécession-partition du pays, à la guerre dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, «oui» à la libération de toutes les personnes arrêtées et détenues dans le cadre de la crise anglophone, au dialogue inclusif pour la refondation et l’adoption consensuelle de la forme de l’État.
M. Kamto et les siens comptent également exiger un audit de la «gestion calamiteuse» de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2019, retirée au pays au profit de l’Égypte pour impréparation, dire leur refus d’une «succession de gré à gré au sommet de l’État», du tribalisme d’État ou à toute autre forme de tribalisme, de la répression sauvage des manifestations pacifiques par les services de sécurité.
Tout au long des six pages du document, les signataires estiment que la situation du Cameroun n’a cessé d’empirer depuis qu’ils ont tiré la sonnette d’alarme, en particulier par les marches pacifiques du 26 janvier 2019, aucune amorce de solution n’ayant été faite dans aucun domaine, alors que tout n’est qu’urgence.
Arrêté, avec un groupe d’allié, au lendemain des manifestations pacifiques du 26 janvier 2019, Maurice Kamto est accusé d’attroupement, rébellion en groupe, hostilité contre la patrie, insurrection, trouble à l’ordre public, association de malfaiteurs, incitation à l’insurrection et complicité.
Les États-Unis et l’Union européenne (UE), entre autres, ont condamné le recours excessif à la force contre les manifestants et les opposants politiques, regrettant profondément l’arrestation et l’incarcération du leader du MRC et d’autres manifestants pacifiques, demandant au gouvernement de libérer immédiatement toutes les personnes détenues pour des chefs d’inculpation de nature politique, arrêtées avant et après l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.
De même, le gouvernement de Yaoundé est régulièrement invité à mettre un terme au harcèlement et à l’intimidation des militants politiques, notamment en levant l’interdiction des rassemblements et des manifestations politiques pacifiques, et à prendre des mesures énergiques contre les discours de haine.
FCEB/cd/APA