Le chiffre d’affaires du secteur de l’optique en Côte d’Ivoire est estimé à une vingtaine de milliards FCFA, a révélé jeudi à Abidjan, Franck-André Touré, le président du Conseil supérieur des métiers de l’optique en Côte d’Ivoire ( CSMO-CI).
« Le chiffre d’affaires du secteur de l’optique en Côte d’Ivoire, si vous incluez le secteur informel, pourrait être estimé à une vingtaine de milliards de FCFA», a indiqué M.Touré qui animait une conférence de presse conjointe avec Martial Massa, le secrétaire général du Syndicat national des opticiens de Côte d’Ivoire ( SYNOP-CI) autour du thème : « Centre optique mutualiste de Côte d’Ivoire ( COM-CI): Quand le laxisme du gouvernement entraîne des dérives ».
Cette conférence de presse des opticiens ivoiriens qui intervient une semaine après l’inauguration officielle du Centre optique mutualiste de la mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’État de Côte d’Ivoire ( MUGEF-CI) a pour but de « rétablir la vérité » sur le secteur de l’optique en Côte d’Ivoire.
Selon M. Touré, les dérives constatées dans le secteur de l’optique dans le pays sont imputables à l’État qui ne délivre pas d’autorisation d’exercice de la profession depuis plus d’une dizaine d’années et non de la responsabilité des opticiens.
Poursuivant, il a indiqué avec insistance que si des intervenants à cette rencontre ( Inauguration du COM-CI) ont soutenu que 90% des structures qui exercent dans l’optique en Côte d’Ivoire n’ont pas d’autorisation, cela est dû au « laxisme» du ministère ivoirien de la santé qui ne délivre pas d’autorisation d’exercice de la profession depuis une dizaine d’années malgré le plaidoyer des opticiens.
« Ces propos sont une véritable injure pour les opticiens de Côte d’Ivoire… La prolifération de l’informel est liée à la non-application des textes qui existent et au défaut de délivrance d’autorisation d’exercice et d’ouverture », a estimé M. Touré dénonçant une «concurrence déloyale si ce centre optique des fonctionnaires ivoiriens est opérationnel.
« l’État de Côte d’Ivoire qui prône le libéralisme économique, promeut l’auto-entreprise et l’auto-emploi, favorise-t-il la saine et libre concurrence ainsi que l’équité commerciale avec ce centre optique mutualiste de Côte d’Ivoire? », s’est-il interrogé annonçant « la suspension de toutes activités » entre les membres de ces deux organisations d’opticiens et la MUGEFCI.
« Si les dérives continuent dans le secteur, c’est parce que l’État n’applique pas les textes de notre profession. l’État est permissif», a-t-il accusé soulignant qu’aujourd’hui en Côte d’Ivoire, « les problèmes de fonctionnement visuels sont en croissance » du fait de la prolifération du secteur informel dans l’optique.
« La paire de lunettes ne corrige pas une maladie. Elle corrige un défaut. L’impact que peut avoir une paire de lunettes qui n’est pas bien adaptée est de déséquilibrer le fonctionnement de l’œil. Et nous avons beaucoup de cas. Aujourd’hui les problèmes de fonctionnement visuel sont en croissance», a dit M. Touré.
La mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’État de Côte d’Ivoire ( MUGEF-CI) a inauguré jeudi dernier le centre optique mutualiste de Côte d’Ivoire ( COM-CI). Selon Mesmin Comoé, le président du Conseil d’administration ( PCA) de la MUGEF-CI, ce centre optique dispose d’un équipement de « dernière génération » et vise à lutter contre la fraude dans le secteur de l’optique.
LB/ls/APA