Les journaux sénégalais, parvenus mardi à APA, traitent principalement des premiers éléments de l’enquête de la Division de la police technique et scientifique (DPTS) sur le meurtre de Bineta Camara, samedi dernier à Tambacounda (452 km à l’est de Dakar).
Walfadjiri indique qu’il s’agirait « d’une tentative de viol qui a mal tourné ». Selon ce journal, « Alioune Fall (38 ans), l’auteur du meurtre (est) un proche collaborateur du Directeur général de l’Agence de développement local (ADL), père de la victime ».
Cela fait dire à EnQuête que c’est « la rançon de l’ingratitude » puisque le meurtrier était « le bras droit et homme à tout faire de Malal Camara, le père de la victime ». En outre, ce journal renseigne que « le bourreau de Bineta Camara tombe sur les lieux du crime ».
En effet, précise EnQuête, « Pape Alioune Fall, militant de l’Alliance Pour la République (APR, parti au pouvoir) a été appréhendé hier lundi, alors qu’il s’affairait à monter une bâche devant abriter la cérémonie funèbre devant la maison de sa victime ».
Selon, ce quotidien, « pendant les 48 heures qui ont suivi son forfait, il était au chevet de la famille (éplorée) et assistait même les enquêteurs qui étaient sur les lieux pour déterminer les circonstances de ce meurtre odieux ».
EnQuête en déduit qu’ « en termes d’ingratitude et de cruauté, Pape Alioune Fall a atteint des sommets puisqu’il était grassement entretenu par le Directeur général de l’Agence de développement local (ADL) ».
Vox Populi abonde dans le même sens en soulignant « la cruauté et le cynisme du meurtrier de Bineta Camara », non sans informer qu’ « après son crime, (Pape Alioune Fall) s’épanchait sur WhatsApp pour compatir à la douleur de la famille de Bineta et donner des nouvelles de l’enquête ».
De son côté, Le Quotidien fait savoir que « Pape Alioune Fall a été alpagué avec le portable de la victime qu’il détenait par devers lui à la maison mortuaire. C’est grâce au système de géolocalisation qu’il a été retrouvé ». Par conséquent, rapporte ce journal, le vigile de la maison, (qui était un suspect), a finalement été « relâché ».
Sous le titre, le « récit glaçant d’un meurtre odieux », Le Soleil informe qu’il y avait « sur le corps (de Bineta Camara âgée de 23 ans), les traces de griffures qui renseignent sur (s)a farouche résistance ». Dans les colonnes du quotidien national, Abdoulaye Diouf qui parlait au nom de la famille de la victime a réfuté la thèse du viol.
« Bineta a été digne jusqu’au bout. Le tueur lui a donné un coup de poing au niveau de la tempe puis l’a étranglée. Elle n’a pas été violée et a gardé sa virginité jusqu’à sa mort parce qu’elle s’est débattue ».
En tout cas, « la psychose gagne les femmes », note Sud Quotidien, ajoutant que certaines femmes « se sentent constamment menacées et ne savent plus à quel saint se vouer ».
Récemment, une fille a été tuée par son petit ami à Thiès (ouest, à 70 km de Dakar). A la faveur de ces deux drames, d’aucuns estiment qu’il faut rétablir la peine de mort au Sénégal. De l’avis d’Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center cité par Sud Quotidien, « la peine de mort n’est pas dissuasive. Elle est cruelle, inhumaine, dégradante et barbare » là où Awa Sène Diop Dieng, la présidente nationale du Comité pour la promotion de la scolarisation des filles au Sénégal (Scofi), pense qu’il urge de « prendre des mesures par rapport à ces actes, s’il le faut même faire revenir la peine de mort ».
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