Le président béninois Patrice Talon a défendu le nouveau processus électoral mis en œuvre dans son pays à la veille des législatives du 28 avril dernier, soulignant qu’il a permis d’aboutir à «une réforme majeure», souhaitée, selon lui, par tous ses compatriotes.
Le processus électoral à l’origine de la 8ème législature est « l’aboutissement d’une réforme majeure, difficile, à la fois souhaitée et redoutée : la réforme du système partisan », a souligné M. Talon, dans une adresse à la nation lundi soir.
Cette réforme, a-t-il souligné, a été souhaitée par les citoyens, la société civile et les acteurs politiques dans le but de «redonner confiance aux uns et crédibilité aux autres, quant à l’importance de l’impact du système partisan sur la qualité de la gouvernance du pays ».
« C’est mû par cette conviction que j’ai soutenu l’initiative de la réforme de nos pratiques partisanes et électorales, rassuré qu’à force de persévérance dans l’action, nous parviendrons à des résultats durables », a indiqué le chef de l’Etat avant de condamner les actes de violences notés dans le pays au lendemain du scrutin législatif.
Seuls deux partis de la mouvance présidentielle, l’Union progressiste et le Bloc républicain, ont satisfait aux conditions de participation aux législatives, contrairement à l’opposition dont tous les partis ont été écartés. Ainsi, les 83 députés de cette Assemblée nationale monocolore ont été installés jeudi dernier à Porto-Novo, sous haute surveillance policière.
Ce dispositif s’explique par les affrontements ayant opposé, 24h après la proclamation des résultats, des militants de l’opposition aux forces de l’ordre, dans certains lieux de Cotonou, la capitale économique, notamment aux abords du domicile de l’ex-président Boni Yayi.
Faisant référence à ces violences, Patrice Talon a affirmé : « ma tristesse est immense et je présente ma profonde compassion aux familles éplorées. Davantage parce que nous avons dû perdre des vies humaines. De même, j’ai une pensée affective pour les agents des Forces de Défense et de Sécurité agressés ou blessés, et je n’oublie pas ceux qui ont perdu des biens de toutes natures. »
Le président Patrice Talon a cependant invité « toute la classe politique à des échanges directs, francs et constructifs au profit de notre bien commun, le Bénin. »
« D’ores et déjà, a-t-il ajouté, je veux ici vous redire, chers compatriotes, ma détermination à bâtir avec vous, notre société dans laquelle la démocratie sera plus que jamais un réel instrument de développement socioéconomique où chacun est libre de ses opinions, mais responsable de ses actes et où les lois sont les mêmes pour tous ».
UB/cat/APA