Le gouvernement ivoirien a condamné dans une déclaration parvenue samedi à APA, des propos d’une « extrême gravité » de Henri Konan Bédié, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié au pouvoir) « appelant à la haine de l’étranger» .
« Ces propos d’une extrême gravité, appelant à la haine de l’étranger, sont de nature à mettre en péril, au-delà de la paix et de la cohésion sociale l’unité nationale et la stabilité du pays», a estimé Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement ivoirien.
Poursuivant, il a regretté que cette déclaration de M. Bédié intervienne à un moment où plusieurs localités du pays sont secouées par des violences intercommunautaires qui se sont soldées par des morts, des blessés, des dégâts matériels importants ainsi que des déplacements de populations en détresse humanitaire.
« On fait venir des étrangers armés qui sont stationnés dans beaucoup de villages… Il faut simplement que nous soyons conscients que le moment venu, nous agirons pour empêcher ce hold-up de la Côte d’Ivoire, sous le couvert de l’orpaillage… Il faut que nous réagissions pour que les ivoiriens ne soient pas étrangers chez eux, car actuellement on fait en sorte que l’ivoirien soit étranger chez lui. Mais les ivoiriens n’accepteront jamais cela…», a indiqué le gouvernement imputant ces propos au président du PDCI, Henri Konan Bédié alors qu’il recevait mercredi dernier en sa résidence de Daoukro (Centre-Est) une délégation de sa formation politique.
« Le gouvernement tient à rappeler que l’instrumentalisation de la haine de l’étranger par le président Henri Konan Bédié et les dérives qui en ont résulté ont été à la base des différentes crises que notre pays a connues depuis le décès du président Félix Houphouët-Boigny », a fait remarquer M. Touré estimant que cette sortie « n’honore pas son auteur ».
M. Touré qui est également le ministre de la communication et des médias, a conclu en rappelant « à tous que le racisme, la xénophobie, le tribalisme et la discrimination raciale ou religieuse sont constitutifs d’infractions prévues et punies par la loi pénale ».
A quelques mois de la présidentielle ivoirienne de 2020, le climat politique est délétère en Côte d’Ivoire. Notamment entre le camp du président ivoirien Alassane Ouattara et ses ex-alliés du PDCI dirigé par Henri Konan Bédié qui a rejoint l’opposition depuis son retrait du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix ( RHDP, Coalition au pouvoir).
LB/ls/APA