Le séminaire international sur la formulation de la Politique Nationale de la Ville ivoirienne a pris fin, vendredi à Abidjan, par l’adoption de douze recommandations pour relever le défi que représente la place des villes dans la transformation structurelle de la Côte d’Ivoire.
Pour les 140 experts participants venus de 12 pays d’Afrique et d’Europe, il incombe au gouvernement ivoirien d’inscrire la Politique de la Ville dans la vision 2040 de la Côte d’Ivoire, puissance industrielle, unie dans sa diversité culturelle, démocratique et ouverte sur le monde, de sorte qu’elle contribue à la transformation structurelle de l’économie ivoirienne et à la promotion de son attractivité et de sa compétitivité.
Le séminaire recommande de définir la Politique Nationale de la Ville dans « l’objectif d’améliorer de manière continue les conditions et le cadre de vie des habitants, dans le souci de l’équité pour tous, notamment vis-à-vis des populations les plus vulnérables, et spécifiquement les jeunes, les femmes, et les populations souffrant de handicaps « .
Selon Pr Téné Sylla qui a lu les recommandations, les autorités ivoiriennes doivent revisiter et actualiser les cadres institutionnels, légaux et règlementaires de la gestion des villes, de leur financement, et des capacités humaines nécessaires.
En outre, poursuivent les participants, il faut « réhabiliter la pratique de la planification urbaine et territoriale comme recommandé par les Nations Unies, avec une attention particulière sur la gestion foncière » et « encourager le développement de projets de villes, des laboratoires et des démonstrateurs urbains, en vue d’explorer la création de nouvelles centralités urbaines, de décongestionner la métropole abidjanaise, d’améliorer la fonctionnalité des villes ivoiriennes et la gestion de la mobilité ».
« Considérer que les collectivités territoriales sont en première ligne dans la gestion de l’urbanisation, ce qui implique pour la Politique Nationale de la Ville, d’avoir une préoccupation particulière sur l’approfondissement de la décentralisation, un meilleur partage des ressources publiques entre l’Etat et les collectivités territoriales, l’identification d’une assiette fiscale propre aux collectivités territoriales, et la mise en œuvre de solutions de financement innovantes », indiquent-ils.
Par ailleurs, le séminaire estime qu’il faut mettre en place une politique vigoureuse d’investissement dans les infrastructures et services urbains de base, pour coller à la croissance urbaine rapide, et aussi combler le déficit d’investissements et d’équipements accumulé dans les villes ivoiriennes au cours des dernières années.
A cet égard, explique le séminaire, une attention particulière devra être accordée aux centres ruraux, aux petites villes et aux villes intermédiaires, pour lesquels un programme concerté de mise à niveau devra être spécialement conçu.
En outre, il faut également mettre la Politique de la Ville en cohérence avec les agendas continentaux et mondiaux, notamment « l’Agenda 2063 de l’Union Africaine ; l’Agenda 2030 des Objectifs de Développement Durable ; les Accords de Paris sur les changements climatiques ; le Nouvel Agenda Urbain Mondial ».
C’est tout « satisfait » de la qualité des travaux et surtout de ces recommandations baptisées « Délaration d’Abidjan » que le ministre ivoirien de la Ville, Albert François Amichia, initiateur du séminaire a clos la rencontre avec l’engagement de faire de « ce document stratégique un outil de plaidoyer » pour construire la ville ivoirienne de demain.
HS/te/APA