Transformée en fan zone pour les besoins de la 32-ème Coupe d’Afrique des nations de football, l’Esplanade du Stade de l’amitié de Cotonou refuse toujours du monde aux premières heures de l’après-midi. Un record d’affluence noté depuis le vendredi 21 juin, date à laquelle a débuté cette compétition organisée en Egypte.
Des multitudes de chaises enserrant des tables surmontées de parasols font face à un écran géant qui happe le regard des dizaines de spectateurs venus suivre en plein air les matchs de la Can.
« Chaque moment de compétition est une opportunité pour se faire de bonnes affaires. Depuis le début de la CAN, nous faisons toujours le plein de clients si bien que certains sont obligés même de rester debout pour suivre les matchs, faute de chaise », confie, sous le couvert de l’anonymat, le gérant de la fan zone, initiée par une société de jeux de hasard.
En habitué des lieux, Frank D. est venu ce lundi très tôt pour avoir une bonne place et siroter avec des amis sa boisson, tout en regardant le match opposant son équipe favorite les Palancas Negras d’Angola aux Aigles de Carthage de la Tunisie. L’âpreté des rencontres, ravivée par les chaudes discussions avec ses amis et les autres spectateurs ont poussé le jeune homme à boycotter la télévision familiale pour la fan zone dont il apprécier le «melting pot» que constitue ses habitués.
« L’ambiance ici est celle du stade. On regarde les matchs ensemble, on fait des commentaires, on crie sur les joueurs, même s’ils ne nous entendent pas et on partage un moment unique qu’on ne pourrait pas vivre si on était chacun dans son salon », lance d’un air excité Frank avant d’ajouter d’un clignement de l’œil : «Et puis, il y a à boire ». La remarque est suivie d’une longue gorgée de boisson.
Mais à peine posée la bouteille, il sursaute en voyant l’arbitre du match désigner le point de pénalty contre l’Angola. Douché par la décision de l’homme en noir, il regarde d’un œil désespéré le capitaine tunisien Msakni transformé victorieusement le coup de pied de réparation.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Frank soutenu par ses amis continue d’encourager son équipe et c’est par des cris stridents que la bande de copains saluera l’égalisation de l’Angola, obtenue de haute lutte par Djelma à la73-ème mn. Le score en restera là, au grand soulagement de Frank qui espère qu’au prochain match les Antilopes noires vont terrasser à coups de corne leurs adversaires.
Couvant d’un air ravi l’ambiance bon enfant de l’assistance, le gérant reconnait l’opportunité de l’initiative prise par ses employeurs. Imaginatifs, ces derniers proposent, à côté des rafraîchissements et autres friandises vendus au public, un jeu dénommé « Paris Foot » et qui offre aux éventuels parieurs la possibilité de miser d’ici le 22 juin, jour de la finale, sur les différents matchs de la 32éme Can.
Sans doute gagné par l’euphorie du public, il fait cette confidence : « dimanche dernier, avec le match du Sénégal contre la Tanzanie (2-0), nous avons fait une recette de plus de 200.000 FCFA ». Puis, dans un triomphal sourire, il ajoute : « Imaginez qu’on fasse un tel chiffre d’affaires chaque jour ! C’est bon pour les affaires ! ».
Qu’en sera-t-il lors du prochain match des Écureuils du Bénin, l’équipe du pays ? A coup sûr la fan zone devrait battre des records de recettes, surtout en cas de victoire des Béninois….
UB/cat/APA