L’équipe nationale du Sénégal qui croisera le fer, ce mercredi à 16 heures GMT, avec celle du Bénin en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations Egypte 2019, semble capable de passer ce cap sans ambages, mais il faudra absolument se méfier d’un adversaire n’ayant rien à perdre.
Le Bénin, disputant sa quatrième Coupe d’Afrique des Nations, vit un véritable conte de fées. Les Écureuils ont effectué un fracassant retour sur la scène africaine après neuf longues années d’absence à la Can. Les poulains de Michel Dussuyer ont tenu tête au Ghana (2-2) et au Cameroun (0-0) avant de renverser contre toute attente le Maroc en huitièmes de finale (1-1, TAB 1-4).
Pour la toute première fois de son histoire, le Bénin s’est invité au second tour de la grand-messe du football continental malgré trois nuls de rang. Un dénouement improbable mais auquel a cru une équipe à la combativité exemplaire.
Le sélectionneur national a su tirer le meilleur de son effectif en mettant notamment en place une défense à cinq avec trois axiaux. La stratégie porte ses fruits jusque-là même si le Bénin a déjà encaissé trois buts en quatre rencontres. Cependant, Khaled Adenon, pièce essentielle de ce dispositif tactique manquera le prochain match après avoir écopé d’un carton rouge face au Maroc.
« Le jeu minimaliste est une recette qui fait désormais gagner. Les équipes qui le pratiquent sont combatives sur tous les duels. Elles réduisent les espaces, laissent le ballon à l’adversaire pour essayer de contre-attaquer et tirent parfois profit de coups de pied arrêtés. C’est ce que fait le Bénin depuis le début de la compétition », a analysé Demba Varore, journaliste au quotidien sportif Stades.
Les Écureuils, galvanisés par leur mirifique aventure, vont s’employer à faire tomber l’ogre sénégalais. « Nous n’avons pas de pression particulière. On va se préparer sérieusement et tout donner sur le terrain. On est en quarts de finale. On est conscients qu’on a déjà écrit une belle page de l’histoire de notre football mais on va continuer à tout donner », a promis Saturnin Allagbé, le gardien de but du Bénin, auteur d’un arrêt décisif lors de la séance fatidique des tirs au but au tour précédent.
Contrairement à l’avant-centre des Lions Mbaye Diagne qui considère qu’ « il n’y a pas match » entre le Sénégal et le Bénin, M. Varore prône plutôt l’humilité. « Il faut respecter le Bénin en ne gagnant pas la rencontre dans les têtes avant le coup d’envoi. La Can est pleine de surprise parce que le niveau réel des équipes est sensiblement le même », a-t-il affirmé.
De la stupéfaction, il y en a eu dans cette première Coupe d’Afrique des Nations à 24 équipes. Sextuple championne d’Afrique, l’Egypte a été momifiée par une intrépide Afrique du Sud (0-1). Le novice Madagascar a stoppé net la République Démocratique du Congo (2-2, TAB 4-2) prolongeant du coup son rêve éveillé.
Pour toutes ces raisons, l’ancien international sénégalais El Hadji Ousseynou Diouf préfère jouer la carte de la prudence. « Le Bénin a réalisé un très beau parcours. Les Écureuils vont se dire que s’ils ont battu le Maroc, c’est possible de rééditer l’exploit face au Sénégal. Le Bénin va donc jouer son va-tout », a averti le double Ballon d’Or africain (2001 et 2002).
En tout cas, les Écureuils peuvent compter sur le soutien du président de la République Patrice Talon qui, sur son compte Twitter, leur a adressé un message stimulant : « Pas deux sans trois. Vous avez tenu en échec les Lions indomptables (Cameroun). Vous avez éliminé les Lions de l’Atlas (Maroc). Maintenant, il vous reste à aller bouffer le troisième Lion (le Sénégal). Pas de stress pour la suite. Si vous vous relâchez, vous allez encore être meilleurs ».
Pour sa part, Mathurin De Chacus, le président de la Fédération Béninoise de Football (FBF) a déclaré qu’il offrira à chaque joueur « une maison » si la sélection parvient à se hisser en finale. Cela passe inexorablement par une victoire en quarts de finale face au Sénégal.
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