Le Benin abrite du 20 au 24 août, le 25ème anniversaire du projet « La Route de l’esclave », dont l’ambition est de briser le silence sur la traite négrière et l’esclavage. Lancé en 1994 à Ouidah, ce projet vise à contribuer à une meilleure compréhension des causes et des modalités d’opération de l’esclavage et de la traite négrière ainsi que de ses enjeux et conséquences dans le monde.
Pour Ydo YAO, Directeur Régional de l’UNESCO, le projet « La route de l’esclave » a grandement stimulé le développement des connaissances scientifiques sur le sujet en donnant un appui international à des historiens isolés et en élargissant la recherche à des régions jusque là négligées. En 25 ans, de nombreuses avancées ont été notées sur la question à savoir : l’entrée de l’esclavage dans les programmes scolaires, l’inventaire des sites et lieux de mémoire liés à l’esclavage dans les pays concernés.
Au-delà, après 25 ans, le projet n’a pas obtenu les résultats significatifs et n’avait pas permis de faire évoluer les mentalités selon Christophe Chodaton, Président du Comité de Commémoration du 23 Août (CCOM 23). D’après lui, la Route de l’Esclaves, c’est un lieu de mémoire unique qui fait revivre les derniers pas de millions d’hommes, femmes et enfants qui ont été arrachés à leur pays et vendus, comme de la vulgaire marchandise. Il est donc important de restaurer la mémoire des africains victimes de la traite négrière et de revaloriser le circuit par lequel ces africains étaient sortir du continent. Un pas décisif pour lutter contre le racisme et les préjugés.
La célébration du 25e anniversaire du projet «La Route de l’esclave» est également l’occasion pour les acteurs à divers niveaux, d’évaluer les accomplissements du projet et de débattre de ses perspectives dans le cadre de la décennie internationale des personnes d’ascendance africaine. A l’occasion, des colloques sont prévus pour faire le bilan du chemin parcouru et des perspectives d’avenir.
Les manifestations prennent fin le vendredi 24 août prochain à Ouidah, sur les rives du Golfe de Guinée, à la Porte du Non Retour, monument érigé en mémoire des esclaves béninois déportés.
UB/cd/APA