Les couacs de la justice, sur fond de mal-gouvernance, s’étalent dans les journaux camerounais parus vendredi, lesquels continuent également de faire le compte à rebours en direction de la rentrée scolaire.
La mine abattue, gandoura et chéchia blanches, coincé entre ses deux avocats sur un banc du tribunal, l’ex-directeur général de l’Office de l’audiovisuel public (Crtv), Amadou Vamoulke, s’affiche en couverture de L’œil du Sahel. Cela fait 3 ans, rappelle le tri-hebdomadaire, que cet homme a été arrêté pour des détournements présumés de deniers publics, 3 longues années pendant lesquelles l’accusation n’a pas pu réunir des preuves, ne le juge donc pas mais le garde en détention.
Arrêtés pour leur part en janvier 2019, 10 leaders séparatistes anglophones ont été condamnés à perpétuité le 20 août dernier pour complicité et apologie du terrorisme, insurrection ou encore révolution. Mais Ayuk Tabe et ses lieutenants, peut-on lire dans les colonnes de Mutations, ne comptent pas se résigner à leur triste sort qui viennent d’interjeter appel de la sentence du tribunal militaire.
Qu’ils soient politiques ou de droit commun, les prisonniers camerounais subissent toutes sortes de traitements dégradants dans les geôles du pays, relève Le Jour sur la base d’un rapport particulièrement accablant de l’ONG Human Rights Watch.
Il n’est pas jusqu’à l’ambassadeur des États-Unis à Yaoundé, Peter Henry Barlerin, qui ne s’inquiète pas de cette situation : dans une longue interview accordée à Mutations, le diplomate déplore «une diminution du respect des droits de l’homme» qui s’est accentué avec la crise sécessionniste anglophone, les violences étant imputées aussi bien à l’armée régulière que insurgés.
Et voici les carillons de la rentrée scolaire de lundi prochain qui sonnent dans le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui, citant des «autorités compétentes», assure que tout est mis en œuvre pour assurer la sécurité de la communauté éducative.
Plus facile à dire qu’à faire, répond en écho The Post, qui relate le drame survenu la veille dans le département du Ndian, dans la région du Sud-Ouest où un assaut de séparatistes, lors d’une cérémonie de lancement de l’année scolaire 2020-2021, a fait plusieurs blessés dans les rangs des enseignants.
Quoi qu’elles disent, soupire Le Messager, les autorités auront du mal à assurer une reprise des classes sereine dans les régions anglophones où une nouvelle année blanche se profile à l’horizon. Le retour à l’école est un impératif dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, insiste Le Quotidien qui affiche quelques portraits d’élites locales, bien décidées à briser la malédiction de la crise sécessionniste sur l’école.
FCEB/cat/APA