Les journaux sénégalais, reçus lundi à APA, font la part belle à la grâce présidentielle qui a permis, hier soir, la libération de l’ex-maire de la ville de Dakar Khalifa Ababacar Sall jusque-là détenu à la prison de Rebeuss dans le cadre de l’affaire de la Caisse d’avance.
« Macky Sall gracie Khalifa Sall et ses codétenus », informe Le Soleil, non sans préciser que « l’ancien maire (de la capitale), Khalifa Ababacar Sall, Mbaye Touré et Yaya Bodian sont libres (car) ils ont bénéficié d’une remise totale des peines principales ».
Dans les colonnes du quotidien national, Ousseynou Samba, enseignant à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) précise que « la remise de peine ne porte que sur la peine principale, c’est-à-dire celle qui aurait dû être purgée. Les peines accessoire et complémentaire sont privatives de droits. Ce sont des peines qui interdisent de pouvoir bénéficier des droits prévus à l’article 34 du Code pénal. Par exemple, le droit d’être électeur, d’être éligible, d’occuper des fonctions publiques, d’être témoin etc ».
Vox Populi indique que « la grâce de Macky (Sall) s’abat sur Khalifa (Sall) ». En effet, c’est Me Khassimou Touré, avocat de la ville de Dakar dans l’affaire de la Caisse d’avance, qui a négocié avec le chef de l’Etat et le ministre de la Justice pour que les codétenus recouvrent totalement la liberté. Mais des proches du chef de file de la coalition « Manko Taxawu Sénégal », interviewés par Vox Populi, ont affirmé que « Khalifa n’a jamais demandé une grâce et n’a mandaté personne. Il a même refusé de sortir de la prison. Il a été pris au dépourvu. Ce fut une vraie surprise pour lui. Il ne s’y attendait pas du tout ».
En tout cas, pour Le Quotidien, « Macky règle l’autre K ». Et selon Malick Gackou, leader du Grand Parti (opposition) cité par ce journal, « la libération de Khalifa Ababacar Sall est un acte historique pour le renforcement de la cohésion nationale et la consolidation de la paix sociale dans notre pays ».
Plongeant dans « les coulisses d’une libération », L’Observateur rapporte ces propos de Me Khassimou Touré : « C’est une initiative personnelle. J’ai pris mes responsabilités. J’ai saisi par écrit le président de la République et il a agréé ma demande. Je l’ai fait pour mon pays et si c’était à refaire, je le referais ».
Pour sa part, L’AS souligne qu’ « à l’annonce de sa libération vers les coups de 18 heures, une foule immense a pris d’assaut la devanture de la maison d’arrêt de Rebeuss. Militants, sympathisants et proches se sont mobilisés, ne voulant pas se faire raconter la sortie de prison de leur leader ».
WalfQuotidien se demande « comment peut-on accuser Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall de ce qu’on leur a reproché au point de les priver de leurs droits civiques et se réveiller un beau matin pour les gracier. Et les autres détenus non célèbres qui croupissent en taule pour vol de poulet ou quelques joints de cannabis ? »
D’après Sud Quotidien « Macky (joue) à quitte ou double » avec la grâce accordée à Khalifa Ababacar Sall et les retrouvailles avec Abdoulaye Wade, vendredi dernier, lors de l’inauguration officielle de la Grande mosquée Massalikoul Jinaan (les Itinéraires du Paradis, en arabe).
Accusé d’avoir détourné 1,8 milliard F CFA de la régie d’avance de la mairie de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, était en prison depuis le 7 mars 2017. Le socialiste avait été condamné à 5 ans de prison assortis d’une amende pénale de 5 millions F CFA.
ID/cat/APA