Le gouvernement camerounais prévoit la mobilisation d’une enveloppe de 1400 milliards FCFA sur les cinq prochaines années pour la relance de la filière riz qui l’une des denrées les plus consommées du pays et qui, sur la période 2013-2017, a pesé pour 36% dans le total des cinq produits alimentaires importés du pays.
Selon le rapport y relatif produit par le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) reçu lundi à APA, les pouvoirs publics entendent ainsi porter la production rizicole nationale à 1,4 million de tonnes, et faire passer le niveau de transformation de 65% à 100%.
Près de 60% de cette enveloppe seront consacrés à l’aménagement des rizières, en même temps que le modèle économique proposé devrait prioritairement redéfinir le rôle des acteurs sur les différents maillons de la filière. Sur cette base, l’État, à travers des entreprises publiques y dédiées, devrait s’atteler à l’aménagement des terres cultivables, à l’encadrement des producteurs ainsi qu’à la recherche et au contrôle de l’activité semencière.
Selon le Minepat, «il s’agit de préconiser un désengagement de l’État de certaines fonctions de la chaîne des valeurs, afin que le secteur privé assure pleinement son rôle de créateur de richesse à travers son engagement dans les segments production, transformation et commercialisation du riz, de même que la gestion des pools de petits équipements rizicoles».
Vu sous cet angle, il est prévu l’instauration d’un prélèvement sur les taxes d’importation à l’effet de financer l’investissement dans le développement de la filière, le contrôle des quotas d’importation, en même temps que des mesures de protection fiscale et non-fiscale seront prises pour le riz et ses dérivés produits localement.
Selon de récentes données officielles, le Cameroun produit à peine 100.000 tonnes de riz chaque année, pour une demande nationale estimée à 300.000 tonnes. En 2017, les importations de riz blanc ont induit un déficit de l’ordre de 184 milliards FCFA dans la balance des paiements, pour un volume de 628.400 tonnes.
FCEB/te/APA